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Humbles, sur le chemin de Jérusalem.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


 

Confession de foi de Pierre et annonce de la Passion.

 

Abbé Lambert RIYAZIMANA

Abbé Lambert RIYAZIMANA

Ce passage de l’Évangile a lieu à un moment crucial de la vie de Jésus. Il s’apprête à prendre la route de Jérusalem afin d’y offrir sa vie pour le salut des hommes. Pour rappel, l’Evangile de Luc est une montée permanente vers Jérusalem, lieu de l’accomplissement de notre rédemption et de Jérusalem partiront les apôtres pour porter annoncer au monde ce qui s’y sera accompli. Le cheminement est donc celui-ci : de la Galilée (des nations) vers Jérusalem, et de Jérusalem vers les nations. Alors, dans cette montée, le temps est mûr. Mais la foi des apôtres est-elle arrivée, elle aussi, à maturité ? C’est ce que le Christ veut vérifier. Lui qui, d’habitude, est extrêmement discret sur son identité messianique, leur demande s’ils ont compris qui il est. Pierre répond « Tu es le Messie de Dieu ! » On peut imaginer un profond soupir de soulagement de la part de Jésus. Mais dans son cœur, il remercie sûrement le Père d’avoir inspiré cette réponse à son apôtre. Il sait que cette conviction est encore faible, que Pierre le reniera le Vendredi Saint.

 

Le Christ sait aussi que son apôtre impulsif gardera l’humilité nécessaire pour être attentif aux inspirations de son Esprit. C’est aussi cette humilité qui différencie Pierre et Judas. Après le reniement, il se rend compte de la dangereuse situation dans laquelle  il s’est mis en allant se chauffer au feu avec les autres. Il sort, se met loin de cela, et pleure son inattention. Comment est-ce que je réagis quand je me rends compte des situations dangereuses dans lesquelles je me mets ? Ai-je cette audace ? Judas n’a pas fait la même chose. Il a pensé que la situation fût irréversible alors que non. Ici alors, nous comprenons que nos professions de foi, souvent incomplètes, titubantes, froides,… ne sont pas des limites, au contraire, des occasions de croissance, des occasions de vivre encore plus humbles. C’est alors que nous pouvons suivre le Maître sur le chemin de Jérusalem et repartir de Jérusalem vers les routes du monde. Après l’ascension de Jésus, en effet, les apôtres, non seulement conserveront la foi, mais la transmettront aux quatre coins du monde connu et donneront leur vie pour elle. Si nous sommes humbles, que pouvons-nous craindre ? Notre foi sera en sécurité !

 

Nous sommes, nous aussi, membres de l’Église et disciples du Christ. Tôt ou tard, Jésus nous demandera à nous aussi « Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? » Pour la plupart, nous sommes devenus chrétiens par tradition familiale, mais nous ne pouvons pas rester à ce niveau de foi enfantine. Un jour où l’autre, le Christ nous posera la question qu’il a posée à Pierre. Qu’allons-nous répondre ? Ne vivons-nous pas nous aussi d’une foi sociologique qui nous immerge dans l’anonymat ? Croyons-nous vraiment que Jésus est vivant, qu’il est ressuscité d’entre les morts et qu’il est avec nous jusqu’à la fin du monde ? La réponse qui plaît à Dieu, c’est celle qu’on donne avec un cœur d’enfant et une profondeur d’adulte : « Oui, Seigneur, tu es mon Sauveur, le Messie de Dieu ! » La deuxième lecture de ce dimanche nous offre une piste de réflexion : « il n’y a plus ni Grec, ni Juif, ni esclave, ni homme libre, ni homme ni femme… ». Dans l’anonymat, les différences n’enrichissent personne. Mais elles devraient être des occasions de complémentarité. Porter notre croix à la suite du Christ signifie aussi oser sortir de l’anonymat, prendre une position claire inspirée par notre foi. C’est une croix de renoncer à exploiter l’autre quand j’avais l’habitude de me servir  de lui  pour mes intérêts, renoncer à considérer l’autre comme une occasion. Par contre, je dois arriver à voir l’autre comme don de l’amour gratuit de Dieu. Et alors quelque chose meurt en moi, je meurs à moi-même, chaque fois que marche à contre-courant, avec le risque de devenir impopulaire parce que je ne me règle pas sur n’importe quoi qu’offre « le monde ». C’est une croix quotidienne.

 

 Prions :

 

Seigneur Jésus, je ne sais pas ce que j’aurais répondu si j’avais été à la place de Pierre. Je n’arrive peut-être même pas à imaginer la scène. Et pourtant, moi aussi, je fais l’expérience de ce dialogue entre toi et tes apôtres ! Aujourd’hui, je suis avec toi de façon aussi réelle que Pierre et les autres, il y a deux mille ans. Augmente ma foi, je t’en prie, Seigneur ! Que ton Esprit-Saint fasse grandir en moi le don de la piété, afin que ma prière te plaise !

 

 

 

 

 


Un commentaire

  1. […] avec le racisme, les divisions de toutes considérations. En effet, Jésus se rend à Jérusalem (nous l’accompagnons depuis le mois de Juillet, quand nous méditions la fin du chapitre 9) en traversant la Samarie, province méprisée et excommuniée par les habitants de Jérusalem (Voir […]

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