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« …ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. »

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


« Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venu pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.» Les lectures que nous donne l’Eglise dans la liturgie de ce jour nous replongent dans la tradition de l’Eglise, dans ses racines juives. En lisant l’Evangile du lavement des pieds, et non pas précisément celui de l’institution de l’Eucharistie comme le fait la 2ème lecture, l’Eglise s’interdit, non seulement de détacher l’Eucharistie de ses racines juives, mais aussi, elle s’interdit de séparer le culte du service. Jésus sait que l’heure de sa Passion est là et il veut maintenant en révéler tout le sens aux apôtres réunis autour de lui pour le repas pascal. Jésus va effectuer sa Pâque, il va effectuer son passage vers le Père, il va souffrir sa Passion par amour pour nous afin de nous réconcilier avec le Père. Cet amour il va le vivre « jusqu’au bout » c’est-à-dire jusqu’à la mort et jusqu’à l’extrémité de l’amour. Sa passion et sa mort constitueront ainsi le service d’amour fondamental grâce auquel il libèrera l’humanité du péché

Le Pape François lave les pieds aux prisonniers (Jeudi Saint 2013)

Jésus dépose son vêtement comme il déposera sa vie entre les mains du Père, avant de le reprendre comme il ressuscitera le troisième jour. Le geste du lavement des pieds nous montre précisément que le chemin pour ressusciter et vivre de la vie divine est le chemin de l’abaissement, de l’humilité où l’homme se fait, à l’imitation du Christ, le serviteur dans la charité de ses frères en humanité.
Cette page d’évangile du lavement des pieds nous révèle que le christianisme est bien plus qu’une adhésion intellectuelle à un contenu de foi, qu’il est bien plus qu’une philanthropie basée sur la bonne volonté de l’homme. Cela est bien trop humain !
Le christianisme c’est l’expérience d’une foi vivante, animée par la charité qui naît de la rencontre personnelle avec Dieu qui s’est abaissé en son Fils, qui s’est fait homme, qui est venu se mettre à genoux devant moi pour me laver les pieds afin de m’élever et de me donner part à sa vie divine. Il n’est pas fortuit que chez saint Jean, l’épisode du lavement des pieds prenne la place du récit de l’institution de l’Eucharistie tel qu’il nous est rapporté par les évangiles synoptiques. Le lavement des pieds nous donne le sens de ce que nous sommes invités à vivre à chaque Eucharistie. A chaque Eucharistie, nous avons de la part de Dieu, le témoignage d’un amour allant « jusqu’à la fin » (Jn 13, 1) et nous pouvons choisir à nouveau de nous engager sur le chemin du don dans l’amour.

La force nous en est donnée par le Christ lui-même qui se donne à nous en nourriture, qui vivifie notre pauvre amour humain par son propre amour divin. Car l’Institution de l’Eucharistie, comme le lavement des pieds, nous enseignent cette chose capitale qu’avant de vouloir se donner, avant de vouloir aimer, il faut « ouvrir son cœur pour accueillir l’amour du Christ ». C’est son amour qui nous rend capables d’aimer nos frères à notre tour : « Si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas de part avec moi », autrement dit « tu ne pourras pas aimer d’un amour sauveur à l’image du mien ». Que de fois nous disons que nous essayons en vain de faire du bien d’aimer, mais que nous ne réussissons pas à le faire ! N’est-il pas que, peut-être, nous comptons trop sur notre capacité et notre volonté seulement ?
Le lavement des pieds et le sacrement de l’Eucharistie sont donc les manifestations d’un même mystère d’amour confié aux disciples et à nous tous « pour que – dit Jésus – vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jn 13, 15). C’est de cela dont nous sommes appelés à faire mémoire à chaque Eucharistie : « Faites cela en mémoire de moi». Il ne s’agit pas ici de se souvenir simplement d’un événement passé aussi fondateur soit-il pour notre existence chrétienne. Ce « faire mémoire » est une actualisation du mystère du don du Christ pour nous, nous donnant d’en goûter réellement et efficacement les fruits.

Dans l’événement pascal et dans l’Eucharistie qui l’actualise au cours des siècles, il y a un « contenu» que l’espace et le temps ne sauraient limiter puisqu’en lui est présente toute l’histoire en tant que destinataire de la grâce de la rédemption. A chaque Eucharistie, Dieu nous lave tout entier en nous incorporant à lui par la communion eucharistique. Il nous invite à accueillir son amour sauveur et à nous laisser transformer par lui afin d’en être les canaux auprès de nos frères. Oui, c’est bien dans la mesure où nous nous unirons au Cœur eucharistique du Christ, que nous lui permettrons d’opérer en nous ce débordement que nous appelons charité fraternelle.

« Seigneur, nous te rendons grâce pour le don de l’Eucharistie, signe éternel et efficace de ton amour divin pour nous. Ce don de ton amour nous soutient sur le chemin de la pleine communion avec le Père à travers toi et dans l’Esprit.
En prenant le temps ce soir de t’adorer dans le Très Saint Sacrement et de méditer le mystère de la Dernière Cène, c’est l’âme remplie de gratitude que nous nous plongerons dans l’océan d’amour qui jaillit de ton cœur et que nous ferons nôtre l’hymne d’action de grâce du peuple des rachetés : « Tantum ergo Sacramentum, veneremur cernui… »


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