En vue de bien se préparer à communiquer sur les travaux et les sessions du prochain synode sur la famille (octobre 2014, et 2015), les porte-parole et les attachés de presse des conférences épiscopales d’Europe se sont réunis à Lisbonne, du 11 au 14 juin 2014 à l’invitation du Secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale portugaise, le père Manuel Barbosa, pour faire le point, en vue de bien communiquer, sur ce sujet très présent dans les médias. Ils ont aussi cherché à comprendre la communication du Pape François, qui est vraiment un phénomène médiatique mondial.
Par le biais d’une introduction présentée par Paul Wuthe, porte-parole de la Conférence épiscopale d’Autriche, les porte-parole de l’Eglise en Europe ont analysé le ‘phénomène médiatique’ du Pape François, véritable communicateur global. Dès son élection, le Pape François a été très présent dans les moyens de communication sociale. Il ne se passe pas un jour sans que le Pape ne soit présent dans les quotidiens du monde entier, ne remplisse les pages de facebook ou fasse l’objet de tweet. Sa communication n’est pas le fruit d’une stratégie médiatique. Elle se compose de mots et de gestes simples, mais toujours significatifs et qui ont su éliminer les distances avec les gens, en mettant en exergue la proximité du Pape avec tous. Ce ‘style de narration’ du Pape François, qui se reflète dans la cohérence et l’authenticité de sa vie comme successeur de Pierre, est une opportunité pour toute l’Église et ouvre à la possibilité d’un dialogue authentique avec le monde. Le Pape non seulement a conquis le cœur des gens, mais il a également changé l’attitude de beaucoup de journalistes, qui sont désormais plus ouverts et disponibles à écouter les raisons de l’Eglise. Sa communication, faite d’expressions courtes et concises, comporte cependant quelques risques, étant donné la nature simplificatrice et réductionniste de la culture médiatique actuelle. Au communicateur ecclésial revient la tâche de continuer à raconter toute la vie de l’Église et l’annonce de l’Évangile, même en s’opposant aux mainstream médiatiques quotidiens, afin d’éviter de tomber dans le culte de la personne.
À Lisbonne, les communicateurs de l’Église se sont également préparés, avec le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire Général du Synode des Évêques et au Père Federico Lombardi, Directeur de la salle de presse du Vatican, à communiquer la prochaine Assemblée extraordinaire sur la Famille. Le Synode sur la famille est en réalité un processus qui suivra différentes étapes et qui a mis en mouvement les différentes composantes de la communauté chrétienne. Il a commencé par la grande diffusion d’un questionnaire, qui ne doit pas être vu comme un sondage de l’Église sur la famille, mais plutôt comme une collecte d’informations concernant les modèles pastoraux et les défis que la société contemporaine, caractérisée par un individualisme écrasant, pose à la famille. Le parcours du Synode sur la famille prévoit l’élaboration d’un document de travail (instrumentum laboris) qui sera présenté en conférence de presse le 26 juin par le Synode des Évêques et qui représentera la base de la réflexion des participants à l’Assemblée extraordinaire du mois d’octobre (5-19), parmi lesquels se trouveront les Présidents des Conférences épiscopales du monde entier. Ce sera, cependant, le Synode des Évêques sur la famille, prévu probablement pour 2015, à représenter l’Assemblée de conclusion de ce processus qui aura duré deux ans.
De ces débats se détache l’image d’une Église qui, même en ce sens, mise sur la transparence de son action, qui ne craint pas la comparaison et qui est prête à écouter les défis posés par l’histoire, en proposant à nouveau la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à la famille chrétienne, comme véritable source d’espérance et de vie nouvelle. En d’autres termes, la prochaine assemblée synodale correspondra à l’idée bien précise du gouvernement synodal et d’une communion affective et effective du collège épiscopal avec le successeur de Pierre, que le Pape François a annoncé dès le début de son pontificat.
Il a été aussi rappelé qu’il ne faut pas oublier à montrer qu’il s’agit d’un synode universel et non seulement européen et que, par conséquent, les réponses, à la fin de tout ce processus, auront sans doute une portée universelle et ne seront pas exclusivement indiquées pour le vieux continent. C’est de là que découle l’invitation à ne pas adopter une approche qui s’adresse uniquement à la casuistique, c’est-à-dire à ne pas se concentrer seulement sur les cas, les situations difficiles, qui ne rendent pas pleinement compte du véritable défi posé à l’Église et qui ne permettent pas de témoigner la beauté concrètement exprimée par des millions de familles chrétiennes qui vivent quotidiennement l’Évangile de Jésus.
SOURCE: CCEE