L’élaboration de ce document s’est appuyée sur les rapports rédigés suite au questionnaire sur le mariage et la famille, envoyé fin 2013 par le Saint-Siège dans le monde entier. Ce document est destiné à servir de base à la réflexion et aux discussions des prochains synodes sur la famille (assemblée générale extraordinaire des 5 au 19 octobre prochain et assemblée générale ordinaire de 2015, dont la date précise n’est pas encore fixée)
L’Evangile de la famille ; les situations familiales difficiles ; l’éducation à la foi et à la vie de tout le noyau familial. Tels sont les trois domaines dans lesquels se développent l’Instrumentum laboris pour l’assemblée extraordinaire du synode des évêques sur la famille, qui se réunira du 5 au 19 octobre de cette année pour réfléchir sur le thème « Les défis pastoraux sur la famille dans le contexte de l’évangélisation ». Le contenu du document a été présenté ce matin, jeudi 26 juin, à la salle de presse du Saint-Siège.
La première partie du texte traite du dessein de Dieu, de la connaissance biblique et magistérielle et de leur réception, de la loi naturelle et de la vocation de la personne dans le Christ. Le constat de la mauvaise connaissance de l’enseignement de l’Eglise exige des agents de la pastorale une meilleure préparation et l’engagement en vue de favoriser sa compréhension de la part des fidèles, qui vivent dans des contextes cultuels et sociaux différents.
La deuxième partie, qui affronte les défis pastoraux inhérents à la famille, considère de manière particulière les situations pastorales difficiles, qui touchent aux concubinages et aux unions de fait, les séparés, les divorcés, les divorcés remariés et leurs éventuels enfants, les filles mères, ceux qui se trouvent dans des situations d’irrégularité canonique et ceux qui demandent le mariage sans être croyants ou pratiquants.
La troisième partie présente tout d’abord les thématiques relatives à l’ouverture à la vie, telles que la connaissance et les difficultés dans la réception du magistère, les suggestions pastorales, la pratique sacramentelle et la promotion d’une mentalité de l’accueil. Dans le document est dénoncé la faible connaissance de l’encyclique Humanae vitae.
Dans une intervention remarquée, Mons. Bruno Forte (Archevêque de Chieti-Vasto, secrétaire spécial du Synode) a souligné qu’il n’est pas question de remettre en cause la doctrine de l’Eglise. Il a insisté sur le caractère « éminemment pastoral » que le Pape François entend donner au synode, expliquant que la réflexion portera sur les applications pastorales et la façon de proposer la doctrine (au niveau du langage, par exemple). Il a souligné en outre comment l’action pastorale de l’Eglise par rapport aux personnes en situations difficiles ou irrégulières, doit refléter le regard de miséricorde et d’amour du Père pour chacun de ses enfants. Pour lui, « la vraie urgence pastorale est de permettre à ces personnes de soigner leurs blessures, de guérir et de se remettre en marche avec toute la communauté écclésiale. Ce qui n’a rien à voir avec le slogan de « divorce catholique », que certains voudraient voir proposé par le Synode ».
« La médecine de la miséricorde, a-t-il ajouté à propos des situations difficiles, n’est jamais faite pour favoriser les naufrages, mais toujours et seulement pour sauver le bateau sur la mer dans la tempête et donner aux naufragés l’accueil, le soin et le soutien nécessaire ».
Le document sera à présent l’objet d’étude et d’évaluation de la part des conférences épiscopales et sera confronté aux différentes réalités locales de façon à souligner les axes sur lesquels avancer des propositions pastorales à débattre et approfondir pendant les travaux de l’assemblée extraordinaire puis de l’assemblée ordinaire qui se déroulera du 4 au 25 octobre 2015 et qui aura pour thème « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ».
Cliquez pour lire in extenso le document