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« …ma fille, ta foi t’a sauvée ». La vrai miracle, c’est la foi et non la guérison.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


Dans l’évangile d’aujourd’hui nous sont présentés deux récits de guérison, imbriqués l’un dans l’autre : celui de la fille du chef de la synagogue interrompu par celui d’une femme hémorroïsse qui subrepticement vient toucher la frange du manteau de Jésus. Les deux guérisons ont quelque chose en commun et de scandaleux. Le pL'hemorroiseremier scandale c’est concerne la mort d’une jeune fille, puisque voir un jeune nous fait penser à la promesse d’une vie qui se développe; il est donc inconcevable qu’une telle vitalité puisse ainsi se rompre. Le deuxième est celui auquel nous sommes tous confrontés: la femme qui perd progressivement la vie (le sang est naturellement et symboliquement signe de la vie) est l’image plus éloquente de l’humanité même qui, dès la naissance, procède jour après jours vers la mort. Cela nous tourne le cœur. Une invitation à revoir le sens de nos anniversaires: ne risquent-ils pas d’être des calmants pour oublier cette finitude de la vie? Il est indigeste et scandaleux que l’on avance toujours vers la mort! Mais, on meurt comme on a vécu (Igíti kigwa iyó gihēngámiye). Retour aux textes.

La foi nous invite aux gestes audacieux, aux ruptures.

Tant Jaïre que la femme bénéficiaire de la guérison, tous deux ont un désir ardent d’une intervention salvifique de Notre-Seigneur, Jaïre en faveur de sa fille, la femme pour elle-même. Les deux n’y vont pas de la même façon. En effet, devant des situations limites, l’homme peut s’enfermer dans un mutisme du désespoir ou dans la prière. L’évangile nous montre deux modes du deuxième aspect : la prière manifeste de Jaïre et le monologue intérieur de la femme. Une rupture se remarque chez les deux qui ne tiennent plus comptes des limites sociaux ou cultuels: le chef de la synagogue se tourne vers un simple prédicateur itinérant tandis que la femme fait un geste grave contre la pureté en touchant Jésus, rendant ce dernier impur par conséquent (cfr. Lv 15,19-25). Les deux veulent vivre leurs situations limites devant Dieu, peut importe les qu’en-dira-t-on. Et ceci provoque Dieu qui agit.

Le vrai miracle, c’est donc la foi et non seulement la guérison.

Pour la cas de cette femme, dont l’audace doit servir d’exemple au chef de la synagogue qui se voit exhorté à ne pas craindre et avoir la foi, Jésus n’est pas le premier acteur de la guérison: inconsciemment, une force sort de lui. Il s’en rend seulement compte. C’est pourquoi il dit à la femme, déjà guérie :  » ma fille, ta foi t’a sauvée ». C’est ce que nous retrouvons dans l’épisode des lépreux chez Saint Luc: dix sont guéris, mais un seul est sauvé de par sa foi. (Lc 17, 11-19). Qui dit alors « salut » dit aussi mouvement de « foi » et c’est cela le vrai miracle. Que de fois nous nous précipitons à demander des guérisons qui ne sont que manifestations de notre foi, le vrai miracle!

Croire, c’est donc bien oser toucher Jésus, c’est cheminer avec Jésus.

Cette femme a cru qu’un simple contact discret, sans qu’il soit besoin de « déranger le maître », suffirait à libérer en sa faveur la puissance divine de guérison qui reposait sur lui. Et il en a été ainsi. Le chef de la synagogue, lui, n’en est pas encore là dans son cheminement de foi. Il est venu tout d’abord au-devant de Jésus pour le prier de venir « imposer les mains à sa fille pour qu’elle soit sauvée (de la mort) et qu’elle puisse continuer à vivre » et ensuite, il a eu besoin d’être exhorté par le Seigneur au combat contre le doute et à la persévérance dans la confiance : « Ne crains pas, crois seulement ». La foi de la femme hémorroïsse est donc bien proposée en exemple à Jaïre, une foi qui est instantanément exaucée, parce qu’elle établit en communion avec la personne du Sauveur.

L’efficacité de la foi ne vient pas de ses modalités extérieures ou intérieures mais du fait qu’elle rend possible de façons diverses le contact avec le Seigneur. A travers ce contact, sa force vitale passe à travers nous et opère, de mille et une façons, le salut. Elle est libération des divers maux qui paralysent notre vitalité jusqu’à l’éteindre totalement. Pour nous aujourd’hui, l’Eucharistie et la Parole nous ouvrent avec une force toute particulière le contact avec Jésus : à nous de choisir entre un rapprochement stérile, comme celui de la foule qui le tire de tout côté, et un « toucher » en vérité, dans la confiance et dans la certitude de trouver la vie. Et c’est un risque que nos participations aux célébrations puissent rester stériles, malheureusement !

Si l’humanité atteinte par le péché est à la fois une femme mère qui se meurt et une jeune fille endormie dans la mort spirituelle, comme la fille du chef de la Synagogue, la foi, l’espérance et l’adhésion aimante en la puissance de la résurrection du Christ peuvent la sauver et la réveiller.

« Seigneur, voilà l’admirable échange que tu nous donnes à contempler dans l’évangile de ce jour et qui se prolonge pour nous à chaque Eucharistie. Ô Christ, nous voulons t’apporter nos vies fragiles et blessées, marquées par le péché, que tu accueilles dans ta grande bonté. Merci de nous donner en retour ta vie de Ressuscité. »


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