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La foi se transmet de personne à personne, comme une flamme s’allume à une autre flamme.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


A.Lambert RiyazimanaHier dans l’après-midi, en Suisse, un passager a brûlé un wagon de train et a blesse certains passages avec l’arme blanche. D’autre part, nous savons tous que l’expression « guerre froide » ne signifie pas une guerre sans victimes, une guerre qui serait le contraire de la guerre chaude. Et enfin, quand on dit que mes relations entre deux Etats, deux communautés, deux personnes,…se sont refroidies, nous comprenons que ça ne va plus, que le feu ne passe plus. Et quand le feu ne passe plus, il n’a pas d’amour.

Aujourd’hui le Seigneur nous rappelle notre mission et notre identité. Celui qui s’est ouvert à l’amour de Dieu ne peut garder ce don pour lui. Un feu brule en lui comme celui qui brûlait dans le coeur du prophète Jérémie et qui ne lui permettait plus de se taire, même quand il devait parler contre les attentes de tous. Oui, le feu de l’amour de Dieu a été plus fort que lui, le consumait de l’intérieur qu’il n’en pouvait plus. Et ce feu ne détruit rien, mais purifie tout sur son passage. C’est le même feu du buisson ardent qui brûlait sans consumait. Oui, le feu de l’amour de Dieu n’est point un feu de la haine comme celui d’un Moise qui corrige l’erreur en tuant, comme le nôtre qui pense libérer du mal en tuant des personnes.

Dans notre vie de baptisé, la lumière de Jésus brille, comme dans un miroir, sur le visage des chrétiens, et ainsi elle se répand et arrive jusqu’à nous, pour que nous puissions, nous aussi, participer à cette vision et réfléchir sur les autres cette lumière. La foi se transmet, pour ainsi dire, par contact, de personne à personne, comme une flamme s’allume à une autre flamme. C’est cette même flamme qui était sur les têtes des apôtres, à la pentecôte, et brûlait sans les consumer afin que leur tiédeur devînt communion, communication: tous les entendaient louer les merveilles du Seigneur, chacun dans sa propre langue. La foi naît d’une rencontre qui se produit dans l’histoire et éclaire notre cheminement dans le temps, et doit se transmettre au long des siècles. C’est à travers une chaîne ininterrompue de témoignages que le visage de Jésus parvient jusqu’à nous.

Aujourd’hui, des lèvres de Jésus qui nous parle par l’Eglise, ce langage que nous entendons, ces affirmations ne sont plus effroyables: «Je suis venu apporter un feu sur la terre» (Lc 12,49); «Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non, je vous le dis» (Lc 12,51). Car la vérité amène la division en face du mensonge; ainsi que la charité en face à l’égoïsme; et la justice en face de l’injustice, la tiédeur face à la chaleur humaine de la relation, face à l’indifférence.

Nous sommes souvent tentés de nous faire des “évangiles” et un “Jésus” à la carte, d’après nos goûts et passions. Mais il faut que nous soyons convaincus que notre vie chrétienne ne peut pas être une question de routine, notre “petit train-train quotidien”, sans un désir constant d’amélioration et perfection. Benoît XVI nous rappelle que «Jésus Christ n’est pas une simple conviction privée ou une doctrine abstraite, mais une personne réelle, dont l’insertion dans l’histoire est capable de renouveler la vie de tous». Son sacrifice représente tout le contraire de la tiédeur spirituelle où, souvent, nous demeurons.

Si Jésus a été crucifié, c’est que son message dérangeait quelque part. Il était impossible de rester indifférent, de ne pas prendre position pour ou contre. Ainsi devons-nous prendre position, fût-ce même contre nos amis, nos parents, nos enfants, nos appartenances sociales, politiques, en vue de la vérité. Les chrétiens ne sont pas ces gens qui s’accommodent à tout prix au statu quo, au conformisme rampant, si cela ne rime pas avec la volonté de Dieu. Ils doivent accepter de passer pour impopulaires, malgré tout, comme c’est la cas de Jérémie dont parle la première lecture. Dieu sait fructifier le bien que nous faisons, et les fruits peuvent arriver de là même où l’on ne saurait les attendre. Puisons-y donc une double conséquence pour notre vie: celle de la fidélité à Dieu quand nous témoignons de ce dont nous sommes investis et convaincus, et l’ouverture d’esprit puisque les fruits sont un don de Dieu. Ils peuvent surgir des personnes desquelles on ne s’attendrait rien de bon.

Cette fidélité à la mission que nous recevons de Dieu nous demande du courage et de la lutte ascétique. Le péché et le mal nous tentent constamment; c’est pourquoi, le combat, l’effort courageux, la participation dans la Passion du Christ, s’imposent. Laissons donc que le feu de l’amour du Christ nous purifie et réchauffe nos cœurs et nos vies. Amen.


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