Dimanche passé nous avons entendu comment la fidélité de Dieu est de toujours à toujours. Aujourd’hui, la liturgie nous invite à méditer sur la fidélité de l’homme qui, malheureusement, n’est pas constante. En Jésus-Christ, la miséricorde du Père s’est manifestée dans notre histoire, mais sa venue n’a pas représentée la fin de l’histoire. Le chemin de l’homme continue dans l’aujourd’hui, dans lequel nous sommes appelés à choisir entre ce qui est superflu ou à travailler sereinement, avec persévérance en vue du jour du Seigneur dont nous parle la 1ère lecture. Il nous faut donc être responsable puisque Dieu ne restera pas indifférent à l’injustice, les calculs des mauvais seront sans doute démasqués.
L’attente de l’accomplissement
Ce qui compte, c’est la fin vers laquelle tend toute l’histoire et la sagesse consiste dans le fait de savoir tout subordonner et orienter à cette fin. Les interlocuteurs de Jésus lui faisaient noter la beauté et la grandeur du temple, une beauté qui devenait comme un diaphragme qui éclipsait sa relativité. Que ce soit le temple, que ce soit le temps, tout finira. Les paroles du prophète Malachie sont précédées de celles qui expriment les déceptions des justes d’Israël (Ml 3, 15-16). Le constat de l’injustice et de la souffrance remue le cœur de l’homme, spécialement celui qui croit en Dieu. Comme réponse à cela, Malachie annonce la venue du « jour de Dieu », comme un jour de jugement où Dieu rétablir la justice et démasquera les impies. Une position difficile que celle du prophète Malachie, qui doit affronter une communauté inquiète et désemparée, prête à tout «lâcher»». C’est l’exil de Babylone, ni la reconstruction du Temple n’ont vu sonner l’heure du bonheur promis aux fidèles du Seigneur. Que répondre à ces gens, sinon les engager à espérer fermement le jour du Seigneur ? C’est la nuit qu’il faut croire à l’aurore du jour nouveau. » Oui, quand il nous semble que notre prière est vaine, que nous parlons dans le noir, persévérer avec la certitude que le Christ, Soleil de justice, illuminera nos ténèbres. Oui, Dieu portera à l’accomplissement total l’histoire de l’homme maintenant marquée par l’imperfection.
Ce « jour du Seigneur » a toujours suscité la curiosité des croyants, et surtout des sectes opportunistes. C’est une attitude déjà présente chez les contemporains de Jésus qui lui posent la question du « quand ». Jésus ne répond pas à cette question, mais préfère souligner la caducité et le caractère transitoire de ce que nous voyons et admirons. Il déplace donc le discours sur le sens (but) de l’histoire et l’attitude avec laquelle il faut vivre ces temps. Ceci nous invite à méditer aussi sur nos fragilités, sur le caractère éphémère de nos projets humains, nos œuvres, nos
Dans les évangiles, la méditation sur le futur doit nous ramener sur notre vie présente pour voir comment nous sommes en train de le vivre. Nous ne pouvons pas être de bon chrétiens si nous ne sommes pas fidèles aujourd’hui, au milieu de ce qui fait notre vie : joies et peines, angoisses et espérances, incertitudes etc. Réciproquement, on ne peut pas vivre notre histoire présente si nous n’élevons pas notre cœur vers le but ultime de notre vie : le Règne. C’est cela qui fait que nous fassions ceci et non cela, puisque tout se mesure au Règne auquel je me prépare. Rien n’est plus alors indifférent. Les extrêmes nous causent des problèmes : vivre seulement dans l’anxiété du futur jusqu’à ne plus prendre soin de notre présent, ou vivre au présent comme si tout finissait ici-bas.
Persévérance et responsabilité
« Quand vous entendrez parler de guerres, soulèvements,… » : même devant nos conflits et persécutions, nous devons réagi avec la sérénité de celui qui reconnaît en ces moments une occasion pour le témoignage (Lc 21,13). Dans plusieurs les civilisations (si non toutes), les pierres représentent une sécurité en cas de tempêtes, de phénomènes atmosphériques, d’assaut, d’agressions par des ennemis. On est en un lieu sûr si nos édifices sont en dur, en dur comme pierre. Dans le cas présent, même ces pierres ne nous sauveront pas puisqu’il ne restera pas pierre sur pierre. Déconcertant, effrayant ! Il fallait avoir le courage de Jésus pour répondre ainsi. Que ferons-nous alors si le temple, présence de Dieu au milieu du peuple, ce temple dont la beauté et la solidité rassurent ? Que faire quand même les relations familiales nous surprendront, quand tout semblera crouler ?
Jésus répond : la confiance en lui, au sein de la tourmente, quand tout sera comme zéro. Une confiance aussi en l’action de l’Esprit Saint. Nous serons dans de bonnes mains. La persécution est logique en ceci qu’elle est conséquente d’être disciple du Christ qui, le premier, a été persécuté, pourchassé, tué. Nous sommes alors appelés à au moins deux attitudes : une attente qui ne se nourrit pas des illusions, ni ne se laisse bloquer par la peur et les angoisses, mais une attente dans la confiance et la sérénité. La deuxième attitude est celle de la persévérance qui se vit surtout dans la responsabilité. La persévérance, c’est la fidélité qui va jusqu’au bout.
En ces temps troubles, Seigneur, nous nous tournons vers toi. Par Jésus, tu nous rappel Vie l’amour et la foi bannissent la peur. U nous inspirera lui-même le langage et la sagesse nécessaires, si bien que pas un cheveu de notre tête ne sera perdu. Rends-nous solidaires des frères et sœurs qui souffrent persécution aujourd’hui i i et fais-nous la grâce de la persévérance !