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La passion du Christ nous révèle le vrai visage de Dieu, et son dessein salvifique pour nous.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


Le Dimanche des Rameaux nous amène à la dernière étape de notre pèlerinage de Carême, commencé le mercredi des cendres. Le récit de la Passion est probablement la partie la plus ancienne de la tradition orale chrétienne, et donc le Cœur de l’Évangile. Dans les quatre Évangiles ce récit est similaire, bien que chacun des auteurs le présente selon son inspiration. Jésus, lui, n’est pas surpris par sa passion. Il sait qu’elle va arriver comme le fruit de la fidélité à sa mission, et il est fidèle au prix de sa vie. Grâce à une note particulière de Matthieu nous apprenons comment la mort de Jésus accomplit le projet de Dieu et fait entrer dans une ère nouvelle, avant même sa résurrection. (Mt 27,51-53). La cadence du récit ralentit lorsque nous arrivons à la Passion, ce qui nous permet de ressentir que nous accompagnons Jésus dans ses derniers moments de souffrance

« Le Fils de l’Homme accomplit les Ecritures »

Chez Matthieu nous retrouvons souvent cette précision que tel ou tel événement est l’accomplissement de ce qui a déjà été annoncé ans l’Écriture. Et il donne la référence qui se trouve dans l’Ancien Testament de ce qui est accompli dans et par la vie de Jésus ; par exemple : Jésus est venu sauver les gens de leurs péchés, c’est lui l’Emmanuel, le signe visible de la présence de Dieu parmi son peuple, selon la promesse d’Isaïe 7, 14, (Mt 1, 21-23). La fuite en Egypte (Mt 2, 13-15) est envisagée comme nécessaire de façon à ce que se réalise la prophétie d’Osée (Os 11,1) disant que Dieu va appeler son fils et le faire venir d’Egypte. Jésus retourne en Galilée après l’emprisonnement de Jean Baptiste (Mt 4, 12-13) pour accomplir la prophétie d’Isaïe 8,23-9,1. La mort de Jésus apparaît comme ne défaite totale. Son ami le trahit (Mt 26, 20-25), ses disciples les plus proches l’abandonnent lors de son arrestation (Mt 26, 31.56), Pierre le renie (Mt 26,69-75).

Et tous ces événements sont en accord avec ce qui a été écrit au sujet du Serviteur de Dieu, en Isaïe : il est rejeté par les siens auxquels il a été envoyé et, à la fin, il est sauvé par Dieu. Ainsi Jésus peut déjà déclarer au Grand prêtre qui le juge, qu’à l’exemple i Fils de l’Homme, qui est glorifié, il est lui-même déjà glorifié. Dans toutes ces situations, l’auteur de l’Evangile voit chacun des événements comme l’accomplissement de ce qui a été annonce par les Écritures.

Jésus, Fils de l’Homme, est l’accomplissement du projet de salut du peuple, voulu par Dieu. Même la mort de Jésus révèle que Dieu est si grand, qu’il est capable de faire advenir le bien hors du mal pour ceux qui le rejettent. Ainsi que le dit le proverbe : «Dieu écrit droit sur des lignes courbes ».

Nos vies peuvent être remplies de choses triviales et sans importance. Mais lorsque nous envisageons les événements de notre vie à la lumière de la foi, nous découvrons comment Dieu nous guide à travers eux. C’est ici la différence entre la vie d’un croyant et celle d’un non-croyant. Le projet de Dieu se déroule lentement mais sûrement. Comment pouvons-nous être plus conscients de la présence et de l’action de Dieu dans nos vies, particulièrement dans les épreuves.

Après la mort de Jésus

Christ-RoiTout comme Luc, Matthieu suit l’Évangile de Marc en bien des points. Cependant il ajoute des faits importants qui montrent le sens qu’il donne aux différents Événements de la vie de Jésus. Chez Marc, avant la mort de Jésus l’obscurité recouvre la terre de midi à trois heures (Mc15, 33), une image biblique qui indique le Jour du Seigneur, le jour du Jugement (Joël 2, 10-11). Marc ajoute aussi qu’au moment de la mort de Jésus, le grand rideau du temple s’est déchiré du haut jusqu’en bas (Mc 15, 38). Le Temple était l’institution religieuse la plus importante, le lieu de rencontre entre Dieu et son peuple, au cœur même de Jérusalem. Le fait que le rideau se déchire donne le signe qu’un changement radical est survenu. La barrière qui séparait une catégorie de personnes d’une autre, dans leur approche et leur relation à Dieu, est enlevée. Ce qui était attendu seulement à la fin des temps fin s’est déjà réalisé. C’est pourquoi la Sainte Ecriture dit qu’avec Jésus, nous vivons les derniers temps (He 1, 2).

Saint Matthieu   reprend   les   mêmes éléments   de   l’apocalypse   qui se trouvent chez Marc, avec   une touche de poésie qui ajoute d’autres détails. Il parle d’un tremblement de terre, de rochers   qui se brisent et de tombes qui s’ouvrent pour laisser apparaître les morts circulant dans Jérusalem. C’est là une manière apocalyptique   traditionnelle   pour exprimer la présence de Dieu et le jugement du monde. Lorsque Dieu passe en avant de son peuple pour le défendre contre son ennemi, la terre tremble (Jg 5, 4-5). Dieu est donc intervenu de manière toute nouvelle et inattendue dans l’histoire humaine de son peuple. L’ère nouvelle que le Messie devait inaugurer s’est réalisée en Jésus. Le récit de la passion chez saint Matthieu nous invite à croire que la venue de Jésus est réellement l’intervention définitive de Dieu pour son peuple, et qu’il n’y a aucune raison d’en attendre une autre.

Et nous, devant le récit de la passion.

Devant ce récit de la passion, nous pouvons rester imperméables, comme si on s’était rendu au cinéma, qui concerne d’autres personnes que nous ne connaissons même pas. Mais nous sommes tous concernés. D’abord, l’anonymat de la maison où Jésus mange la Pâques, la maison d’«un tel», nous invite à être celui-là, où Jésus souhaite « faire Pâques avec ses disciples ».

Ensuite, Jésus veut nous amener à notre responsabilité. « C’est toi qui l’as dit». Jésus ne juge pas, ne condamne pas : «c’est toi qui l’as dit». Le coupable s’est désigné lui-même. Jésus ne fait que renvoyer l’homme à sa conscience. Deux autres fois, nous entendrons de la bouche de Jésus ce constat : «c’est toi qui las dit» : à propos du grand-prêtre (Mt 26, 64), et à propos de Pilate (Mt 27, 11). Chacun doit prendre ses responsabilités : à toi de voir… à toi de décider ! nous est-il répété.

Un autre aspect est plutôt un clin d’œil pour nos entreprises humaines qui peuvent aussi être peccamineuses. Après la dernière cène, Jésus est arrêté et est « transmis » de main en main pour l’interrogatoire, le jugement et la condamnation. Autour de lui, on convoque des conseils de nuit, on échange des messages, on établit des accords. Dans ces ténèbres nocturnes, les gens réussissent à créer une « sorte de solidarité » dans le mal. Même Hérode et Pilate qui, jusque-là ne s’entendaient pas, deviennent comme des amis (Lc 23,12). Le mal est en train de déformer les choses. Même le baiser qui est originellement signe d’affection et d’amitié, devient un signe de trahison. Attention alors quand bien même nous serions ensemble avec d’autres. Attention pour les gestes que nous posons.

Un jour, un catéchiste raconta à ses élèves le récit de la passion de Jésus. A la fin, pour les pousser à réfléchir un peu, demanda en quels personnages chacun se reconnaissait. La réponse presque unanime fut celle ci: Saint Jean, ou bien, les pieuses femmes. Heureux sont-ils, ces gars. Nous les adultes, nous sommes presque les uns et les autres: Judas, chaque fois que nous vendons Jésus même pour moins de 30 pièces; Saint Pierre quand nous sommes courageux entre les 4 murs de nos maisons ou de nos églises sans oser au moins faire signe de croix quand on mange au resto ou dans un bus de transport en commun; Pilate quand nous vivons des compromis pour sauvegarder ne fût-ce que nos privilèges, nos salaires, nos postes d’attache; Hérode au moment où nous ne sommes pas capables de voir les nécessités de nos frères en difficultés; les pieuses femmes ou Simon de Cyrène  lorsque nous faisons nôtres les souffrances du Christ et de toute l’humanité, quand nous en faisons au moins objet de notre prière; Saint Jean chaque fois que nous nous remettons debout après avoir fui les lieux de nos combats de la foi. A la fin, qui es-tu parmi les personnages du récit?


Un commentaire

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