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Témoins de la résurrection, croyant en le ressuscité, notre histoire acquiert un sens nouveau.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


La résurrection de Jésus est l’événement qui fonde notre foi. Sans la résurrection, notre expérience terrestre n’a plus de sens, on ne peut rien y comprendre. Nous connaissons cela par l’écoute de la Parole et le témoignage des apôtres qui ont vécu avec lui, qui l’ont écouté, et qui l’ont vue ressuscité. Il ne s’agit pas d’une doctrine savamment montée, mais le témoignage portant sur une Personne, Jésus le ressuscité. C’est pourquoi le tombeau vide n’est pas en soi une preuve ; cela ne l’a pas même été pour les disciples sinon l’expérience de Jésus ressuscité.

Nous comprenons alors pourquoi et comment l’expérience d’un Pierre faible dans la foi, celui qui a renié son Maître n’est qu’un souvenir du passé. Cet apôtre proclame maintenant sur quoi repose sa foi : c’est la résurrection de Jésus qui, une fois accueillie dans la foi, change profondément notre vie. On n’a pas plus à avoir peur de rien fussions-nous faibles même.

En effet, l’Eglise du matin de Pâques n’est même pas forte. Elle est d’abord un petit groupe de femmes qui se rendent au tombeA. Lambertau, très tôt le matin et qui découvrent un autre fait auquel elles ne s’attendaient pas. La première hypothèse n’est même pas la foi : elles croient à un enlèvement.  Marie-Madeleine donne une explication humaine (on l’a enlevé), Pierre n’y comprend rien, Luc dit qu’il est confus et perplexe (Lc 24,12). Il faut un autre pas, celui de Jean qui « voit et croit ». Il a vu la même chose que les autres mais il a cru. Nous comprenons pourquoi il devance Pierre, non seulement parce qu’il est plus jeune que ce dernier, mais surtout parce qu’il « aime ». Et ce n’est pas la première fois qu’il devance Pierre ! Il suffit de voir Jn 13,24 ; 18,12-16 ; 21,7 ; 21,20-13). La foi est donc stimulée par l’amour. C’est une invitation à nous tous lancée d’avoir l’amour. C’est ce qui importe le plus. Nous nous rendons compte que même les autorités de l’Eglise peuvent être lents à croire même s’il leur faut accorder la préséance : Jean arrive le premier, se penche seulement, mais n’entre pas. Il entrera seulement après Pierre, le Prince des Apôtres. L’amour est donc plus rapide que l’autorité; mais l’amour vrai est aussi humble puisqu’il sait qu’il a besoin de l’autorité pour confirmer ce qu’il a vu et expérimenté, même devant Dieu.

Pourquoi sommes-nous souvent impatients devant notre lenteur à croitre dans la foi, devant nos difficultés de la vie et surtout les efforts apparemment improductifs sur le chemin de la sainteté ? Ne nous laissons pas intimider non plus par nos faiblesses, nos péchés. L’Eglise du matin de Pâques n’est pas seulement celle d’un Pierre qui avait renié Jésus devant une femme ou un domestique (des personnes qui n’avaient même pas de droits en ce temps-là), elle est aussi celle d’une femme pécheresse publique (Marie-Madeleine), mais pardonnée et qui pleure devant le tombeau vide, puisqu’elle ne comprend rien : elle croit à un enlèvement.

C’est pourquoi nous sommes invités à cheminer, dans la foi. « Rome ne s’est pas faite en un jour » (=ntāwuvûka ngo acé yûzura ingovyi). Marie-Madeleine chemine encore va au tombeau quand il fait encore sombre. Oui, ce n’est pas une simple indication chronologique puisqu’elle a non seulement la peur, mais aussi la déception face à l’échec de son Maître « qui a mal fini ». Puisqu’elle va trouver un cadavre (qui ne bouge pas !), elle pense directement que quelqu’un l’a déplace. Et ainsi les autres apôtres, comme nous le méditerons pendant ces jours.

Nous sommes donc invités à faire ce pas, ou mieux, ce saut de la foi. Nous pourrons alors vaincre toutes les peurs, les doutes et les hésitations. Nous serons alors conscients de la miséricorde dont nous avons bénéficié, comme nous le rappelle Pierre (Actes 10,43).  Nous pourrons alors chercher les choses d’en haut, les seules qui peuvent illuminer notre vie d’une lumière nouvelle (Col 3,2). Cela sera d’autant plus possible quand nous saurons donner au dimanche sa vraie valeur: celle d’être le jour qui donne sens à notre semaine, à notre vie. Il est le premier jour de la semaine, non seulement dans l’ordre chronologique, mais aussi comme principe de la vie du chrétien. Il n’est donc plus le jour du repos après une semaine de travail, mais le jour qui donne sens à notre semaine de vie quotidienne.


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