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« Passe derrière moi »! Comme disciples, mettons notre pas dans celui de Jésus.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


IMG_8098Tel un voyage d’étude et de formation, nous continuons le voyage que nous avons commencé avec Jésus, depuis Tyr et Sidon et Césarée de Philippe. Après la Confession de foi de Simon devenu Pierre par la suite, Jésus commence la catéchèse sur la mort et sa résurrection, puisqu’il estime qu’il et temps d’en parler. Ici se trouve un tournant historique, une clé de voute de la vie et de l’enseignement de Jésus: sa vie, sa mort et sa résurrection, centre de la foi chrétienne.

En chaque cheminement au cours duquel est en jeu une chose importante, tel un choix à faire, une décisions importante de laquelle dépend notre présent et notre futur, à un certain point, on est mis à l’épreuve. La foi et la vocation chrétienne à suivre Jésus ne font pas exception de ce parcours à faire et ces épreuves à affronter. En effet, être chrétien signifie ne pas se dérober à ces épreuves, et sur le modèle du Christ, cela signifie aussi savoir dire en ces circonstances difficiles : « que soit faite, non pas ma volonté, mais la tienne » (Cf. Lc 22,42). Ceci implique aussi le fait de savoir que l’on n’est pas seul et par conséquent, on doit être capable de se confier à Dieu qui ne nous abandonne jamais, quand bien même on serait devant l’épreuve ultime : celle de la croix dont Pierre n’entend pas affronter derrière son Maître.

Dans la vie humaine, il existe donc des moments extrêmes au sein desquels personne ne peut nous remplacer. Ce sont des moments de décisions irrévocables, des moments du « oui » ou du « non » libre et responsable. On ne devrait plus être Mr ou Mme « Ouine », c’est-à-dire un oui qui peut finir par être un non. Il faut rester vigilant, parce qu’une réponse positive peut se laisser ruiner par beaucoup d’autres facteurs. C’est pour cela que Jésus doit donner douche froide à au nouveau prince des apôtres, en l’apostrophant comme « Satan » alors qu’il venait de faire une profession de foi importante ?
De tels moments sont souvent chargés de grande intensité émotive. Souvent, ils nous surprennent et nous trouvent non préparés à les affronter. Notre capacité dépendra alors de ce que nous aurons été avant : « igíti kigwa iyó gihēngámiye » (l’arbre tombe du côté où il penche). Mais aussi, il arrive que nous nous y préparions. Même là, ce moment extrême exige un saut de notre part, un bond qui nous lance vers un lieu sans totale garantie : des doutes ne peuvent manquer, voire des doutes raisonnables sérieux ! C’est cet élan alors, ce saut qui fait que nous prenions une direction plutôt qu’une autre. Des décisions ultérieures seront toujours nécessaires pour confirmer le pas que nous aurons posé précédemment.

Qu’est-ce qui nous arrive alors ? Ou mieux, comment devons-nous nous y prendre et occuper notre place ? La réponse nous est donnée à travers cette dure et juste apostrophe de Jésus à Pierre : « Passe derrière moi, Satan » ! Est-ce que l’on doit pas aller au-delà de la réprimande pour y voir un Jésus qui nous appelle à occuper notre vraie place ? Je le pense ainsi, moi ! En effet, cette réponse à Pierre doit être faite aussi mienne, tienne, nôtre,… en tant que disciples. Où se met le disciple ? Derrière le Maître ! N’est-ce pas cela naturel ?

A la première difficulté, malgré cette proclamation de foi (qui advient en un lieu hautement symbolique: Césarée de Philippe), Pierre tombe. Peut-être par naïveté et grande affection pour Jésus : il n’aimerait pas le voir souffrir ! Peut-être parce qu’il est encore plein des attentes messianiques tel que le concevait son temps : un Messie qui doit régner, écraser les Romains et se faire servir par tous, et non le contraire ! De toutes façons, ce que Pierre ne digère pas, c’est la croix. Il tente alors Jésus et lui suggère de réaliser son plan, et non celui de Dieu. En d’autres mots, il lui suggère de mettre Dieu en arrière plan ! Juste le contraire de l’attitude du disciple qui doit passer derrière le Maître. Combien de fois avons-nous eu la prétention de donner des leçons à Dieu, l’accusant de ne pas vouloir effacer le mal de la face de la terre afin que ses fidèles n’en soient pas tourmentés? Combien de fois avons-nous pensé que Dieu ne pouvait être absent de la sorte? Pourquoi ne veut-il pas écrire son Nom d’une façon claire et visible par tous, s’il est vraiment Tout-Puissant, afin que tous se convertissent et croient en Lui? En peu de mots, nous avons voulu guider Dieu et lui enseigner ce qui était Jésus. C’est pour cela que Jésus nous remet à notre place en nous disant: « Passe derrière moi Lambert, Lamberta, Joseph, Josephine, …

Se mettre derrière Jésus, c’est accepter que Dieu soit Dieu, et ainsi se purifier des nos idées (souvent idolâtres) qui déforment Dieu et lui opposent des concurrents : la volonté humaine rebelle au plan de Dieu. Vouloir gagner le monde dont parle l’Evangile, c’est mettre en premier lieu nos désirs, nos plaisirs, nos facilités, nos ambitions,… Il nous faut donc la conversion du cœur et apprendre de Jésus à accepter la croix, scandale et stupidité pour la mentalité mondaine, sagesse selon l’Evangile.

Enfin, et dans le contexte de Césarée de Philippe, se tenir derrière Jésus, c’est parcourir la voie qui démasque l’idolâtrie du pouvoir, de l’avoir, de la considération et des applaudissements (« jète-toi du haut de la tour du temple » = fais le merveilleux, fais-toi applaudir!), et ainsi demeurer attentif à la Parole. Le disciple est celui qui écoute : « tu m’as séduit Seigneur, et je me suis laissé séduire, Tu as été plus fort que moi», nous dit le prophète dans la première lecture. Ceci pourrait comporter même la souffrance, qui n’est pas un accident de parcours, mais fait aussi partie de la vie du témoin : « À longueur de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l’insulte et la moquerie… ». Le prophète voudrait ne pas y penser et vivre la quiétude comme tout le monde, mais il ne peut pas: « Je me disais : ‘‘Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom’’. Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m’épuisais à la maîtriser, sans y réussir ». Cela seulement est possible pour celui qui est convaincu que le Seigneur ne l’abandonne pas. En tant que baptisés, nous avons eu la marque de Dieu sur nous, il a pris possession de nous. En sommes-nous conscients?

Puissions-nous toujours répéter ce refrain du psaume responsorial : « je marcherai en présence du Seigneur, sur la terre des vivants », puisque l’on sait que la fidélité du Seigneur ne naît pas d’une spéculation théorique, mais de la concrète expérience de sa miséricorde, envers nos faiblesses et nos égarements.


6 commentaires

  1. Thierry dit :

    Salut bien. Merci beaucoup pour les details. Bon Dimanche

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  2. Nimbeshaho Thierry dit :

    Merci beaucoup. Mais actuellement ,nous manquons la mise à jour en Kdi de la parole de Dieu.

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    • Abbé Lambert dit :

      Sintegereye ico ushatse kuvuga

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    • Joannes Claudius MANARIYO dit :

      Bonjour Monsieur Thierry, et bon dimanche ! Que veut dire « mise à jour de la Parole en Kirundi » ? Voudriez-vous dire qu’elle ne se trouve plus dans ce blog ou que s’y trouve une version dépassée ?

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      • Thierry dit :

        Ok Merci>c’est juste la parole de Dieu en Kirundi de chaque dimanche.Par exemple je vois pas sur ce blog la parole de Dieu de ce 22e dimanche du temps ordinaire A. C’est plus aidant pour aidant pour moi. Je vs remercie. Que Dieu vs benisse.

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        • Abbé Lambert dit :

          Bonjour Thierry.
          En fait, la Parole de Dieu de tous les dimanches, les fêtes, les solennités et les jours fériés (jours de la semaine) se trouve déjà dans le site. Il est vrai qu’on devrait repenser le système pour faciliter les recherches, mais on peut directement écrire ce que tu cherches soit par Google (moteurs de recherche), soit directement dans le site en complétant l’espace « RECHERCHE » en haut à droite.
          Voici un autre site qui, normalement, est connecté avec celui-ci. https://ryotwubaka.com/
          Tu y trouveras la Parole de Dieu pour chaque jour (y compris aussi celle des dimanche). Si tu ne la trouves pas sur la page d’accueil, tu peux toujours faire ta recherche comme ci-haut indiqué.
          Merci de l’intérêt que tu portes à la Parole de Dieu et à nos publications.

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