Dans la vie, volontairement ou involontairement, chacun établit des priorités. Les lectures de ce 28ème dimanche (en Kirundi)du Temps Ordinaire (Année B) nous plongent à l’intérieur de cette thématique, nous permettat de nous interroger quelle relation nous avons avec Dieu et la position qu’il occupe à l’intérieur de nos priorités.
Il est vrai qu’en lisant l’Evangile, on pourrait trouver plusieurs thèmes. on peut mettre par exemple en évidence le thème de la pauvreté, celui de la vocation, celui de la récompense divine, celui de la sequela Christi (suite du Christ),… mais le centre unificateur de tout cela est la relation. On y raconte pour cela la rencontre ou la relation manquée entre Jésus et un tel (qui est-il? Souvent, quand l’Ecriture Sainte ne nomme pas une personne, c’est pour ne pas nous prendre la place: cette personne pourrait être moi, toi…). Il a un passé indiscutable. A noter que Jésus ne condamne pas cet homme, ni ne reprouve sa richesse. D’ailleurs, à lire bien l’évangile d’aujourd’hui, on peut conclure que tous ces biens, cet homme les avait gagnés honnêtement, puisqu’il est dit qu’il a observé tous les commandements, depuis sa jeunesse.
Il est difficile, disons-le ainsi, d’établir une mesure valide pour tous en ce qui concerne la pauvreté. Les choses changent selon la vocation de chacun (ex; la profession des vœux évangélique d(obéissance, chasteté et pauvreté pour les religieux), l’état de vie, la situation dans laquelle on se trouve, le contexte social (ex. pauvreté en Occident diffère de celle en Afrique),… Le discours n’est pas donc en terme de mesure des bien que l’on possède, mais plutôt l’intensité et la centralité d’une relation fondamentale, celle avec Dieu. C’est cela qui aura des conséquences pratiques.
Retrouvons une pensée que je considère comme importante: celle de l’Américain John Wisley, fondateur de l’Eglise Méthodiste dans le sermon qu’il intitula « The use of the money » (l’usage de l’argent). Il y développa trois points: « Make all you can. Save all you can. Give all you can »(= Gagne autant que tu peux. Épargne autant que tu peux. Donne autant que tu peux). En effet, il croyait que des chrétiens peuvent être des commerçants, des industriels, de travailleurs assidus… Rien n’est donc mauvais si on gagne honnêtement de l’argent. En second lieu, il conseillait d’être austère (comme il vivait seulement de 2% de ses revenus). Il déconseillait l’extravagance. Mais pourquoi épargner si on ne s’en sert pas beaucoup? Effectivement, en vue de la troisième règle: donne autant que tu peux. Bien sûr que la générosité commence à la maison, par les plus proches, mais doit s’étendre aux nécessiteux, à l’Eglise,…
Revenons à notre riche: sa question, bien que légitime, souffre d’une tare. Il pointe sur le faire (que dois-je faire, pour gagner en héritage). La vie éternelle devient alors une récompense pour des prestations qu’on peut aligner. Elle n’est plus une relation avec Dieu. Il s’est habitué à travailler et gagner honnêtement, et il veut aussi gagner le ciel. Pour y répondre, Jésus le renvoie aux commandement de la deuxième table (ou 2ème tableau). Ce ne sont pas des préceptes, plutôt ce sont des modalités de relation avec l’autre. Il le renvoie aussi à son passé, et ce dernier réussit l’examen en y redescendant. Mais ce retour en arrière a une fonction: celle de relancer le futur, ce qui ne sera pas possible.
« Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer ». L’amour vient de Dieu, mais cet amour est aussi un risque, puisqu’il ne trouve pas toujours correspondance de notre part. Et c’est ce qui arrive ici= amour donné, amour non réciproqué. Ce n’est pas ici un commandement, mais une relation offerte sans effet-retour. Cet homme perd sa route en perdant ce regard aimant de Jésus, en refusant sa relation. Il s’éloigne, il ne veut plus croiser son regard. Peut-être qu’il se sent incapable et se décourage. En effet, pour l’homme, cela est impossible. Pour Dieu, tout est possible.
C’est ici alors qu’intervient la monition de Jésus pour ce qui regarde l’avoir. « Là où se trouve tes trésors, là se trouvera aussi ton cœur » (Mt 6,21). La richesse peut faire d’écran à la relation avec Dieu. Le discours sur la pauvreté devient, comme je le disais, question de relation prioritaire: celle avec Dieu. A la lumière cette relation, on peut se demander si un tel bien est utile, ou fonctionnel (je m’en sers pour arriver à autre chose) ou nécessaire (indispensable pour la vie). C’est cette sagesse qui est recherchée et préférée dont parle la première lecture.
« Seigneur, tu poses aujourd’hui sur chacun de nous un regard d’Amour qui nous appelle à nous attacher à toi et à mettre nos pas dans tes pas. Nous en percevons toute l’exigence et notre impuissance à marcher à ta suite nous saute aux yeux. Nous ne voulons pas que la tristesse qui découle de ce constat nous accable. Au contraire, nous voulons élever notre regard vers toi afin d’implorer le secours de ta grâce. Seigneur, que ta Parole de Sagesse, tel un glaive à double tranchant, vienne nous libérer de tout superflu et de tout attachement qui pourraient nous empêcher de partager l’intimité de ta vie éternelle. Nous le croyons : ‘Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu’. »
Après avoir lue cette méditation, je vous dédie ce beau chant de la Chorale Sainte Famille de Kinama, Archidiocèse de Bujumbura (Burundi).
[…] que je fasse pour vous ?), il ne veut pas le pouvoir, mais la pitié. A la différence du jeune homme riche (d’il y a deux semaines), rien de l’empêche de suivre Jésus, pas même son manteau qui lui […]
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[…] C’est notre relation avec Dieu qui fonde et oriente notre vie, même celle matérielle. […]
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