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Jésus est la réponse aux interrogations profondes de chacun de nous.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


Tu diras: "Parle Seigneur!"

Tu diras: « Parle Seigneur, ton serviteur écoute! »

Le thème de l’appel du Seigneur est au cœur des lectures de ce dimanche. La première lecture nous relate le récit de l’appel du jeune Samuel, un appel gratuit et éminemment personnel de la part du Seigneur : « Samuel, Samuel ! ». Celui qui répond à l’appel trouve le sens plénier de sa vie, sens que nous cherchons sans cesse et à tâtons. En effet, ces mots sont vraiment nôtres : « Tu nous a faits pour Toi Seigneur, et notre cœur reste inquiet tant qu’il ne repose en Toi ». (Saint Augustin).

Dans l’évangile, il est aussi question du Seigneur qui appelle. Mais cette fois, l’appel fait suite à la recherche. Jean-Baptiste a désigné à deux de ses disciples, André et un autre qui n’est pas nommé, l’Agneau de Dieu et cette désignation a force d’envoi pour eux. C’est Lui, l’Agneau qu’il faut maintenant suivre. Alors sans dire un mot les disciples quittent celui qui avait été leur maître pour suivre Jésus. Dans leur quête du Messie, ils sont guidés par le Précurseur qui les met sur le chemin, oriente leur recherche. Il nous faut de nos jours revoir la façon dont nous considérons les médiateurs. La figure du médiateur entre de plus en plus en crise, et des deux côtés : d’abord parce qu’on veut toujours être indépendants, s’orienter soi-même (le « fai da te » en italien, « Ukwîbáko« , « do it yourself ») et, enfin, parce que les médiateurs finissent par céder et devenir ce que l’on dit d’eux-mêmes ou bien penser seulement à leurs faiblesses. Dans le domaine de la foi, cela peut être dangereux, quand on ne compte plus sur la grâce du Seigneur qui se sert de nous malgré nos limites, et donc compter en premier et surtout sur nos capacités.

Jésus les entend s’approcher. C’est alors qu’il s’arrête, se retourne et les regarde, littéralement les contemple. Il est beau de voir comment le Seigneur est ému de nous voir nous engager à sa suite. Ici le silence sur le nom du deuxième disciple qui accompagnait André est précieux. nous le retrouvons par exemple dans l’épisode des disciples d’Emmaüs (clic pour lire): l’autre disciple n’est pas nommé. Il nous permet de nous reconnaître en lui et d’accueillir pour nous ce regard d’émerveillement, regard qu’il pose sur nous lorsque chaque jour nous refaisons le choix de mettre nos pas dans les siens.

C’est alors que Jésus interroge André et son compagnon, les rejoignant dans leur quête : «Que cherchez-vous ?». Ce sont les premiers mots de Jésus dans l’Evangile de Saint Jean. Jésus les invite à exprimer le désir qui les a mis en mouvement vers lui. L’appel du Seigneur invite toujours à une réponse libre, à travers laquelle l’homme s’engage à sa suite. A la question du Maître, les disciples répondent par une autre question qui exprime leur désir d’une proximité avec lui. Le dialogue est instauré, l’appel du Seigneur a rejoint l’homme dans sa soif de vivre avec son Dieu dans une communion d’amour. Par cette question, nous comprenons aussi que Jésus est la réponse aux interrogations que les hommes portent au fond d’eux-mêmes, concernant le sens de leur vie, le sens du monde et celui de l’histoire. Mais pour cela, il faut rencontrer des hommes et des femmes qui soient amis du Christ, qui reçoivent eux-mêmes du Christ le sens de leur vie.

« Rabbi, où demeures-tu ? ». La réponse des deux disciples est également une question (je dirais à la burundaise où on dit qu’on répond aux questions par d’autres questions) ! Passons ! Ceci signifie que pour suivre Jésus, il ne faut pas être enfermé dans nos systèmes, dans nos réponses toute faites…, la foi est catéchuménale, elle est une recherche, une ouverture aux surprises. Je me permettrais d’étendre ceci aux relations interpersonnelles puisque la foi est une rencontre avec une personne, Jésus (Fils de Dieu, autrement nous serions idolâtres !), un engagement à suivre une personne. Plus rien ne me surprend de mon prochain? Je sais tout de lui ? Ne me dis-je pas que connais à l’avance ses réactions ? Je devrais faire attention à ce genre de comportement. Suis-je immobile dans mes relations ? Ou bien je progresse, comme par questionnements ? Les disciples ont la soif de connaître, ils se posent des questions, ils posent des questions. A la question de Jésus, ils y répondent par une autre question. Etrange ça!

Jésus ne dit pas explicitement où il demeure. Il invite à une démarche d’abandon confiant, à une réponse de foi qui consiste à se confier pleinement à lui. Cette obéissance de la foi apparaît clairement dans la réponse du jeune Samuel. En effet, le Seigneur ne lui dit pas quelle mission il veut lui donner, il l’appelle simplement par son prénom et Samuel lui répond : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Autrement dit : « Parle Seigneur, et je me laisserai toucher intérieurement par ta Parole pour qu’elle me conduise où tu désires. » Le jeune Samuel qui fait « l’enfant de chœur » et qui se prépare à succéder à Éli se voir confié une autre mission: devenir un prophète qui va ramer en contre-courant à l’opinion publique de son temps. Comme pour Pierre, c’est Dieu qui appelle et qui donne la mission.

Si nous revenons à l’évangile, Saint Jean ne nous rapporte rien de ce qui se passa en cette fin d’après-midi entre Jésus et les deux disciples de Jean ; mais une chose est sûre, l’échange a suffi pour convaincre André. Plein d’enthousiasme, il témoigne auprès de son frère par une belle profession de foi, qui relève déjà d’un autre « voir » que la perception sensible : « Nous avons trouvé le Messie ». La pensée ne me vient-il pas que je pourrais conduire, éventuellement, quelqu’un d’autre à rencontrer Jésus ? Où pouvons-nous vraiment le rencontrer, lui et moi ?

La deuxième lecture, tirée de la 1ère lettre aux Corinthiens, suggère une autre réponse qui vient s’ajouter à la précédente : le Christ habite en chaque homme sauvé par sa mort et sa résurrection et en qui demeure l’Esprit Saint. Saint Paul nous dit en effet : « Votre corps est le temple de l’Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ». Le Rédempteur du monde, le Maître qui a les paroles de la vie éternelle, « la Tête du peuple nouveau et universel des fils de Dieu », nous a donné d’avoir part, par le baptême, à son Esprit, qui étant un et le même dans la Tête et dans les membres, vivifie le corps tout entier. Grâce à l’Eglise, le corps du Christ dont nous sommes les membres, nous pouvons donc participer à la vie même du Seigneur. L’Eglise se révèle ainsi comme le lieu privilégié où nous pouvons rencontrer le Christ. La fin de l’évangile le confirme à sa manière. Voyant s’approcher Simon, Jésus « pose son regard sur lui » et lui signifie sa vocation propre : il sera la pierre sur laquelle il édifiera son Église. Cette dénomination n’est sans doute pas étrangère à la demande initiale des deux disciples de Jean Baptiste : Jésus montera vers le Père, mais restera présent parmi les siens dans la demeure qu’il construira sur la foi de Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16, 18).

« Seigneur, fais-nous la grâce en ce jour d’ouvrir les yeux de notre cœur. Que nous puissions dans la foi « voir » dans ton Église ta présence cachée et devenir ces témoins qui proclamerons aussi résolument qu’André : ‘‘Nous avons trouvé le Messie’’. Apprends-nous à reconnaître ta voix, à aider les autres à la découvrir et à respecter la vocation particulière de chacun de nous. »


3 commentaires

  1. […] La vocation : suivre Jésus qui est la réponse aux interrogations profondes de chacun de nous. […]

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  2. Je suis vraiment très intéressée par le sujet que Dieu vs beni7

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