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Le Christ nous appelle à la conversion et à partager avec lui la mission de sauver le monde.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


Après l’arrestation de Jean-Baptiste…..

Dans le passage de l’Evangile de ce 3ème dimanche du T.O, nous apprenons comment Jésus commença son ministère après l’arrestation de Jean-Baptiste. Il prend la relève de celui dont la mission est accomplie : indiquer au monde l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (voir 2ème dimanche TO Année B). C’est lui qui va désormais être le personnage principal de tout l’Évangile. Marc ne nous dit pas pourquoi Jean-Baptiste a été arrêté par la police et mis en prison ; il nous le dira plus tard en MC 6,17-18. En effet, ceux qui prennent la parole au nom de Dieu sont souvent des gêneurs, des contestataires. Jésus prend la suite de « celui qui vient d’être arrêté ». Il peut déjà prévoir ce qui l’attend, dans quelques mois : la défiance et la persécution… puis la mort.  D’ores et déjà, posons-nous deux questions : savons-nous donner tout leur temps aux autres, ou bien nous les écartons puisque nous n’avons pas la confiance et la certitude qu’ils feront leur tâche d’une manière qui nous plaise ? Avons-nous le courage de prendre position parfois contre-courant, en risquant quelque chose ?

Capharnaüm de Galilée, dans Zabulon et Nephtali

Lorsqu’il commence son ministère, Jésus s’éloigne de 31 kilomètres de Nazareth, son village, pour aller s’installer dans une petite ville appelée Capharnaüm, au nord-ouest de Nazareth, sur le bord du lac de Galilée. Marc tient à souligner le territoire où Jésus commence le ministère de Jésus : la « Galilée ». Ce mot n’a pas seulement un sens géographique. Pour Marc, cette province a une signification théologique.  La Bible appelait cette contrée « Galilée des païens » (Isaïe 8,23 ;1Mac 5,15 ; Mt 4,15). Les invasions assyriennes et chaldéennes avaient entraîné un mélange de populations, et de nombreux païens y vivaient. Dès lors, les Galiléens seront reconnaissables à leur mauvais accent étranger comme il en sera le cas pour Simon-Pierre (Matthieu 26,73). Etant sur la frontière nord d’Israël, c’était la région propice aux attaques par les principaux ennemis d’Israël, les Assyriens et les Babyloniens. Elle avait déjà été annexée dès 734 av. J-C, puis détruite vers 722 av. J-C, lorsque le royaume de Samarie avait été vaincu.

Au temps de Jésus, ce centre était important également pour les occupants Romains. Terre de trafic commercial intense où l’on court sans répit pour gagner la vie, j’allais dire comme aujourd’hui, ici chez et partout ailleurs. Mais pourquoi cette partie de la région était-elle considérée comme « une terre d’obscurité et de la mort » ? Matthieu fait référence au prophète Isaïe (Is 8, 23 ; 9,1) qui annonçait son éventuelle libération. Dans l’Evangile, cette terre devient symbole de l’humanité entière, dans sa diversité multiculturelle et multi-religieuse. C’est donc une BONNE NOUVELLE que Jésus commence son ministère dans un lieu semblable à notre milieu de vie quotidienne.

La population du sud considérait alors que leurs frères et sœurs du nord vivaient dans l’obscurité politique et spirituelle car ils s’étaient unis et mélangés à des non-juifs. Et c’est dans cette région même que Jésus débuta sa mission. Matthieu montre que c’est précisément pour ces populations méprisées, pour les « brebis perdues d’Israël » (Mt 10,6 ; 15,24) qu’un temps nouveau est survenu avec Jésus. Il y avait aussi une autre raison à ce que Jésus commence à proclamer le Royaume de Dieu en ces lieux. Cette population, à la différence de leurs frères et sœurs du sud, n’avait pas d’anciennes traditions. Elle était donc ouverte aux idées nouvelles, bien mieux que ceux du sud.

Les gens du sud possédaient d’anciennes traditions venant des rois et surtout du Temple à protéger. Fiers d’être Capitale du pays, ces gens restaient fermés à toute remise en question de leur religion. Qu’est-ce qui me ferme à toute nouveauté, et surtout celle de l’Evangile ? Quel est le « temple » de ma sécurité qui m’empêche de m’abandonner à Dieu ? N’ai-je pas peur et méfiance d’entrer en contact avec les inconnus, les étrangers, ceux qui ne pensent pas comme moi/nous et chercher une sorte de sécurité dans un type de ghetto chrétiens d’où nous ne voulons pas sortir ? La conversions est plus qu’une urgence.

Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Les temps sont accomplis.

L’épisode de la prédication de Jonas met en valeur le repentir immédiat des habitants de Ninive. De son côté, l’apôtre Paul avertit les chrétiens de Corinthe que leur conversion ne souffre pas d’être ajournée, puisque le temps est limité et que « ce monde passe ». La double scène de vocation rapportée par l’évangile de Marc s’inscrit dans ce même climat d’urgence. Phrases brèves, abruptes qui traduisent une exigence radicale : un changement de mentalité, des références et des valeurs nouvelles. Il n’en a pas toujours été le cas et non seulement du temps de Jonas, Saint Paul ou celui de Jésus.
Le prophète Jonas ne s’y attendait pas : les païens se convertissent ! Il n’avait pas voulu y aller en préférant renoncer à la mission que Dieu lui avait confiée. Le sort en a décidé autrement. Ninive, capitale de l’empire assyrien qui a tant fait souffrir le peuple israélite, est le symbole du monde païen qui paraît le plus endurci et le plus éloigné de Dieu. Jonas n’y proclame qu’une journée son message de destruction, et voilà que les habitants croient et se convertissent. Surprise et amertume ! Oui, ce n’est pas Dieu qui s’en étonne, mais Jonas, et, derrière lui, le peuple élu qui au temps de Jésus verra avec irritation le Messie s’adresser aux païens, commence sa mission en Galilée, allant à la rencontre des « pécheurs publics ». Sommes-nous différents, de nos jours ? Les conversions dont nous sommes témoins dans notre entourage, et celles dont nous entendons parler nous assurent-elles que la grâce de Dieu est capable de retourner le cœur des hommes aujourd’hui Sont-elles un aiguillon pour activer notre propre conversion ?

Conversion et cheminement vocationnel

Le premier geste de Jésus pour annoncer l’Évangile est d’appeler des hommes à sa suite. Qu’il est choquant d’apprendre que Dieu « a besoin » des hommes pour sa mission ! Jésus-Christ passe près d’hommes qui nous sont présentés dans leur situation sociale et familiale. Ils sont en train de travailler. C’est le cas de David qui était derrière le troupeau (1Sam 16,1-13), le cas de Gédéon qui battait le blé (Jg 6,11ss). Il les appelle à le suivre. Rompant leurs liens sociaux et familiaux, ne se souciant plus de leur sécurité, ceux-ci quittent tout pour le suivre. Cette présentation abrupte néglige volontairement de signaler les rencontres préalables de ces hommes avec Jésus et leur cheminement intérieur jusqu’à l’éveil de leur vocation, dans le but de mettre en évidence l’importance primordiale de l’appel de Dieu dans toute vie chrétienne et apostolique.
Le métier de pêcheur est un rude travail. Evangéliser, proclamer la bonne nouvelle est un rude travail. Être « pêcheur d’hommes », cela ne va pas de soi ! Ne nous faisons pas d’illusion. Les hommes ne sont pas des poissons ! Ils ont une liberté. Que de patience il faudra pour la mission ! « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre » (Luc 5,5). — « Malgré tout, sur ta parole, je relancerai le filet.

Seigneur, tu nous parles par les merveilles de la création et par les témoins que tu nous envoies. Tu nous parles avant tout par ton Fils et par ton Esprit d’amour. Comme aux habitants de Ninive, comme aux premiers disciples de Jésus, donne-nous d’entendre ta voix, de répondre sans rechigner à ton appel et, s’il le faut, de tout quitter pour nous mettre à ton service. Amen.


Un commentaire

  1. […] symbole même de la Galilée des païens, comme on le méditait dimanche passé. Capharnaüm, zone maritime avec un port au commerce florissant, ce lieu de passage, de mélanges […]

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