La liturgie de ce dimanche nous propose une méditation sur la manière dont Jésus a affronté sa mort. L’expression « donner sa vie » revient cinq fois dans ces quelques lignes. C’est pour les brebis que le berger expose sa vie parce qu’il les connait et elles le connaissent. Mais Jésus a encore d’autres brebis qui ne sont pas encore de cet enclos. C’est ici qu’intervient notre vocation pour continuer à les rassembler. Chaque baptisé, chaque serviteur de l’Eglise doit se demander si telle est bien sa préoccupation : le salut de l’autre, conduire l’autre à Jésus que nous écoutons et que nous estimons qu’en dehors de lui, il n’y a pas de vie. C’est ce que déclare Pierre sans peur, malgré la menace des autorités juives : « Jésus est devenu la pierre angulaire, en dehors de lui, il n’y a pas de salut. » Quelles peuvent être mes peurs, mes freins, mes doutes, mes nonchalances… qui empêchent la réalisation de ma vocation ?
Nous sommes une vocation, nous avons une vocation
Quand un architecte donne l’ordre de mettre telle pierre/brique dans l’angle, c’est par qu’il bien l’idée du projet dont il est le concepteur. Dans l’entreprise du salut qui a été conçu par Dieu (la Sainte-Trinité), il a mis le Christ comme pierre angulaire. En même temps, il a pensé /il pense à chacun de nous comme pierre vivante pour faire partie de ce grand projet. C’est pour cela que chacun de nous est UNE VOCATION, chacun de nous a UNE VOCATION. En d’autres mots, Dieu appelle chacun de nous à occuper son poste et son rôle dans le grand chantier de sauver l’humanité dont il fait partie. Dans l’Eglise, les appels sont multiples comme le sont les places occupées par chacune des éléments d’une construction. Tous, nous avons le devoir de sauver ceux que nous rencontrons sur notre chemin. Ce quatrième dimanche de Pâque, dont la liturgie nous présente la parabole du Christ Bon Berger, est traditionnellement choisi comme Journée mondiale de prière pour les vocations.
Donner la vie : un peu de temps pour l’autre
La grande tentation est de fuir notre responsabilité, nous enfermer chez nous, dans notre vie bien organisée, et nous convaincre que nous sommes de bons chrétiens, que nous essayons de donner de notre mieux en accomplissant nos devoir : la messe, la prière en famille, la pratique sacramentelle,… et nous arrêter seulement à ce point. Nous ajouterions que nous ne faisons tort à personne, que nous ne nous mêlons pas dans les affaires. En vérité, accueillir et vivre l’image du Bon Pasteur va au-delà de tout cela. La vocation d’un chrétien se concrétise dans l’attention que nous portons les uns pour les autres qui ont besoin de notre conseil, de notre sourire, de notre aide quand ils sont dans le besoin ; de dédier notre vie et la donner notre vie pour guérir ceux qui souffrent dans leurs corps et dans leurs âmes, ne jamais nous sentir en paix du moment qu’il y en a encore qui confondent le bien et le mal, ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, d’imiter le Christ, d’imiter Dieu lui-même.
Pour imiter Dieu, il faut se convertir au Bon Pasteur et prendre le temps nécessaire pour écouter notre prochain, même quand nous avons beaucoup à faire. Ce n’est pas par hasard que le verbe ECOUTER est répété plus de 50 fois dans l’Evangile de Saint Jean duquel nous prenons les Evangiles de ce 4ème Dimanche de Pâques. Il s’agit d’interrompre un projet important pour aider un ami. Donner à l’autre quelque chose à laquelle je tiens, quelque chose dont j’ai besoin, parce que lui, il en a besoin. Chercher la brebis perdue signifie d’accepter de « perdre son temps », de laisser les choses « importantes » de côté pour aider quelqu’un qui s’est éloigné de Dieu, de la famille, ou de moi. Il s’agit de donner notre vie pour que l’autre ait la vie, retrouve le sourire, le réconfort quand il en a besoin. Généralement, nous planifions tout ce qui est important : le travail, les réunions, les jours de repos. Pensons-nous à prévoir un temps dans notre agenda pour venir en aide à une « brebis » que Dieu a mise sur notre route ?
Connaitre le Christ
Il semble que nous sommes utopistes ! C’est difficile à faire, quand nous regardons en face nos faiblesses, nos défaillances, nos péchés, nous nous demandons si nous pouvons aider les autres quand nous-mêmes, faisons difficilement deux pas de suite sans tomber. Mais à vrai dire, nous n’avons pas peur du programme, mais du Christ lui-même qui nous confie ce programme parce que nous ne le connaissons pas bien. Il est logique d’éprouver la peur et peu de confiance envers celui que nous ne connaissons pas bien. C’est pourquoi il nous invite à savoir écouter sa voix, comme l’écoutent ses brebis. Alors toute peur cède la peur à la confiance, parce que nous devenons capables de dire comme Saint Paul que ce n’est plus nous qui vivons, mais que c’est le Christ qui vit en nous, puisque sa grâce nous suffit (malgré les épines de notre vie). Qui n’en a pas une ? Je me permets de dire qu’il n’est pas nécessaire d’être parfait pour répondre à l’appel de Dieu ; les fragilités et les limites humaines ne représentent pas un obstacle, à condition qu’elles contribuent à nous rendre toujours plus conscients du fait que nous avons besoin de la grâce rédemptrice du Christ. Dans le mystère de l’Eglise, Corps mystique du Christ, le pouvoir divin de l’amour change le cœur de l’homme, en le rendant capable de communiquer l’amour de Dieu à nos frères ».
Convertissons-nous donc en écoutant la voix du Bon Pasteur. Les pasteurs de demain seront le fruit de la conversion des chrétiens d’aujourd’hui, qui auront accepté d’entrer pleinement dans l’Alliance que le Seigneur renouvelle chaque jour à la table de l’Eucharistie où le Père lui-même nous invite. Nous ne pouvons pas vivre d’Eucharistie en Eucharistie jusqu’à la Pâque éternelle sans la présence du prêtre qui, en invoquant « le nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par nous, ressuscité par Dieu» (1ère lecture) sur le pain et le vin, les transforme en son Corps et son Sang qui nous sauvent et nous vivifient.
« C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! Rendez grâce au Seigneur : il est bon ! Eternel est son amour !» (Ps 117). La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » (Mt 9,37)
Journée mondiale de prière pour les vocations.
Voila ce que pourrait être ma journée particulière
« Je vous en prie, mon Ève, laissez ma pomme d’Adam
digérer seul selon mon bon plaisir une journée particulière
et faites en de même, le génie n’est au vert que je. »
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