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« Prenez, mangez-en tous, ceci est mon corps… ceci est mon sang, buvez-en tous ».

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


Origine de la solennité du Saint Sacrement

La célébration de la Fête du Corps et Sang du Christ est due à un miracle qui a eu lieu au XIIIe siècle à Bolsena en 1263. Ce miracle est relaté par les fresques de la Cathédrale d’Orvieto en Italie. Un prêtre de Bohême, Pierre de Prague, avait fait un pèlerinage et avait de grands doutes spirituels notamment sur la présence du Christ dans l’Eucharistie.

Lors d’une messe célébrée par le prêtre, lors de la consécration, l’hostie prit une couleur rosée et des gouttes de sang tombèrent sur le corporal et sur le pavement. Le prêtre interrompit la messe pour porter à la sacristie les saintes espèces. Le Pape Urbain IV vint alors constater ce qui était survenu.  Le pape, ancien confesseur de sainte Julienne de Cornillon institua alors à sa demande la fête du Corpus Domini par la bulle « Transiturus de hoc mundo » le 8/9/1264. Il la fixa au jeudi après l’octave de la Pentecôte et confia la rédaction des textes liturgiques à saint Thomas d’Aquin. La Fête-Dieu ne fut reçue dans toutes les églises latines qu’au temps de Clément V, à l’époque du Concile de Vienne (1311 – 1312) où il renouvela la constitution d’Urbain IV.

Jean XXII, en 1318 ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint-Sacrement serait porté en triomphe. On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages. Les processions du Saint-Sacrement s’inspirent de 1 Rois 8, lorsque Salomon fit transporter l’Arche au Temple.

Revenons à la Parole de Dieu de ce jour

La scène décrite dans la première lecture est l’une des plus importantes de l’Ancien Testament. Moïse descend du Sinaï, et transmet au peuple les paroles du Seigneur et tous ses commandements. La réponse du peuple est immédiate et unanime: « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique », nous enseignant ainsi que la bonne façon d’écouter la Parole de Dieu est de la vivre.  Nous voyons aussi que, dès l’origine, la Parole de l’Alliance est donnée pour prendre corps dans nos vies. L’Alliance en effet concerne essentiellement la vie de l’homme et la vie de Dieu. C’est le sang qui le dit. Dès qu’il les a eu reçues, « Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur » et entreprit d’offrir «un sacrifice de paix». Ainsi, après que le peuple ait parlé, le sang parle à son tour pour dire que la Parole est plus que la vie, pour dire que la Parole est la source de la vie. Dès l’origine, l’Alliance est scellée dans la lettre et dans le sang. Désormais tous les rites liturgiques consisteront d’abord à ouvrir le Livre et à dire « ceci est le sang de l’alliance » car le sang va avec l’écrit et en donne le sens.
Mais il faut encore que cette vie, donnée et reçue, soit transmise. Cela est exprimé par une des singularités du texte. En effet, ce ne sont pas des prêtres qui offrent le sacrifice prescrit par Moïse, mais de jeunes hommes qu’il a choisis. Cependant, dans le don de la Loi ou l’exécution du sacrifice d’action de grâce, en délégant de jeunes hommes choisis par Moïse ou des prêtres du temple, il a toujours fallu un intermédiaire aux hommes pour aborder Dieu. Puisque la distance entre Dieu et les hommes est telle qu’elle leur est infranchissable, dans la nouvelle alliance, Dieu, propose aussi le prêtre pour le sacrifice : «le Christ est le grand prêtre du bonheur qui vient » affirme l’auteur de la lettre aux Hébreux dans la deuxième lecture.

Il nous donne son sang: « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude». Le sang de l’Alliance dont parle Jésus est bien le sang dont Moïse aspergeât le peuple au pied du Sinaï. Mais il y a un double changement: d’abord le sang n’est plus aspergé mais consommé ; ensuite le sang est celui de Jésus lui-même. Ainsi ce que le rite exprimait de la communion de vie entre Dieu et son peuple perd sa forme extérieure, elle se réalise désormais de l’intérieur. Le Christ réconcilie Dieu et les hommes en répandant son propre sang, c’est-à-dire sa vie.

Jésus-Christ offre sa vie à manger et boire à ses disciples, le Fils remet la coupe de sa vie au Père. Il nous invite alors à donner notre vie pour les autres. Il nous invite à passer du rite à la vie. L’Eucharistie que nous célébrons est par la suite un engagement à vivre ce que nous célébrons en vivant une donation de soi-même à Dieu et au prochain. Si Jésus est don total pour nous, nous devons devenir don pour les autres, nous qui participons à la même eucharistie. La mission nous est rappelée à la fin de chaque messe: « Ite, missa est »: nous sommes envoyés en mission (mittere-missus et donc missa). Cette vie unique donnée à chacun les réunit à jamais. On parle donc au sens fort de « sang de l’Alliance ». On ne peut alors communier au corps et sang du Christ et continuer à ruminer la haine contre les frères et sœurs que le Seigneur nous envoie. Ce serait être menteur.

Après avoir chanté les hymnes, ils partirent pour le mont des Oliviers ». Après la Cène, ils entonnèrent des hymnes. Souvenons-nous que les chants étaient fréquemment utilisés pour rendre grâce à Dieu. C’est que toute célébration eucharistique, tout instant face à l’eucharistie, est un moment propice pour exploser en remerciements pour une seule réalité : l’amour de Dieu. Cet amour est encore présent lorsque tout le reste se sera écroulé. Nous approchons-nous de l’Eucharistie seulement pour demander, ou pour remercier, sachant que Dieu seul suffit ?
« Ils partirent plus tard au mont des oliviers ». Là où souffrirait Jésus. La foi, rappelons-le, ne nous libère pas des problèmes, mais nous donne bravoure, joie et courage pour les affronter. Celui qui expérimente réellement Dieu dans l’Eucharistie, ne se laisse ébranler par aucun tourment ou problème. Il y aura des tourments qui lui inspireront la peur, l’agitation, et qui le feront même trébucher, mais à aucun moment ils ne l’abattront.

Au moment où nous nous apprêtons à partager le pain des anges, à consommer le pain des pèlerins qui marchent vers le Ciel, cueillons avec reconnaissance le fruit de la Croix, accueillons le don de l’amour du Père, et demandons à l’Esprit-Saint de rentrer dans la prière eucharistique avec un sentiment d’adoration et de reconnaissance renouvelés.


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