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Dans l’Église, l’écoute de la voix du Bon Pasteur et la méditation de sa Parole nous rend conscients de l’urgence de coopérer à sa mission.

AU FIL DU TEMPS (Articles publiés)


« Mes brebis écoutent ma voix … » 
La voix du Bon Berger, c’est sa présence intime et singulière, ce qui fonde la relation la plus profonde avec Jésus. A l’audition de sa voix, les brebis suivent celui qui les connaît chacune personnellement. Quel mystère en effet que la voix ! Konrad Lorenz parlait aux œufs d’oiseaux sauvages durant leur incubation ; à l’éclosion, les oisillons le suivaient spontanément comme ils l’auraient fait pour leur propre mère. Chez l’être humain, le fœtus mémorise la voix de sa mère à partir du septième mois de gestation. La voix humaine est un principe d’identification de la personne, car elle est absolument singulière pour chacun. Pouvoir reconnaître quelqu’un au son de sa voix témoigne déjà d’une vraie relation. La voix est exclusivement l’expression d’une personne, tandis que la parole est aussi au service de la communication sociale avec ce qu’elle comporte d’impersonnel. La parole en effet utilise un vocabulaire commun à tous ceux qui parlent une même langue. En cela, elle ne permet jamais d’exprimer pleinement une expérience personnelle, car elle doit user de mots en eux-mêmes impersonnels. La voix, en revanche, confère à la parole cette dimension intime et personnelle. Elle est comme la chair de la parole, la présence vive de l’autre et sa révélation

«Mes brebis écoutent ma voix; moi, je les connais»
Aujourd’hui le regard de Jésus sur les hommes est celui du Bon Pasteur qui prend sous sa responsabilité les brebis qui lui ont été confiés et s’occupe de chacune d’entre elles. Entre eux, il y a un lien fort, un instinct de connaissance et loyauté: «Mes brebis écoutent ma voix; moi, je les connais, et elles me suivent» (Jn 10,27). La voix du Bon Pasteur est toujours un appel à Le suivre, à rentrer dans le cercle de son influence.Le Christ nous a gagnés non seulement par son exemple et par sa doctrine, mais par le prix de son Sang. Il a payé cher pour nous, et pour cela Il ne veut pas qu’aucun des siens se perde. Et en dépit de cela, il faut se rendre à l’évidence qu’il y en a qui accourent à l’appel du Bon Pasteur, et d’autres non. L’annonce de l’Evangile est cause de joie pour les uns et cause de rage pour les autres. Qu’est-ce qu’ils ont les uns que les autres n’ont pas? Saint Augustin, en se penchant sur le mystère profond de l’élection divine, répondait: «Dieu ne te délaisse pas si tu ne Le délaisses pas», Il ne t’abandonne pas si tu ne L’abandonnes pas. Ne jettes pas pour autant la faute sur Dieu, ni sur l’Eglise, ni sur les autres, car ton problème de fidélité n’est pas le leur mais le tien. Dieu ne renie pas sa grâce à personne, et c’est justement cela notre force: nous devons nous accrocher avec force à la grâce de Dieu. Nous n’avons aucun mérite, nous avons simplement été touchés par la grâce.

Nous sommes une vocation. Nous avons une vocation.
La foi nous rentre par l’ouïe, par l’entendement de la parole de Dieu, y le plus grand danger que nous avons est d’être sourds et ne pas entendre l’appel du Bon Pasteur, parce que nous avons la tête remplie de bruits et voix discordantes ou encore plus grave nous avons ce que dans les exercices spirituels de Saint Ignace on appelle: “faire le sourd”, savoir que Dieu nous appelle sans se sentir concerné. Celui qui ferme la porte à l’appel de Dieu consciemment et à plusieurs reprises, perd son lien avec Jésus et perdra ainsi la joie d’être chrétien et alors ira pâtir dans d’autres pâturages qui le laisseront vide et qui ne lui donneront pas la vie éternelle. Pourtant, Jésus est le seul capable de dire: «Je leur donne la vie éternelle» (Jn 10,28).

Quand architecte donne l’ordre de mettre telle pierre/brique dans l’angle, c’est par qu’il bien l’idée du projet dont il est le concepteur. Dans l’entreprise du salut qui a été conçu par Dieu (la Sainte-Trinité), il a mis le Christ comme pierre angulaire. En même temps, il pense à chacun de nous comme pierre vivante pour compléter ce grand projet. C’est pour cela que chacun de nous est UNE VOCATION, chacun de nous a UNE VOCATION. En d’autres mots, Dieu appelle chacun de nous à occuper son poste et son rôle dans le grand chantier de sauver l’humanité. Dans l’Eglise, les appels sont multiples comme le sont les places occupées par chacune des éléments d’une construction. Tous, nous avons le devoir de sauver ceux que nous rencontrons sur notre chemin, comme le dit Saint Pierre dans la première lecture. Nous sommes envoyés à nos frères et sœurs malades, puisque nous formons une même familles : « nous sommes enfants de Dieu », enfants du même Père, membre d’une même famille.

Ce quatrième dimanche de Pâque, dont la liturgie nous présente la parabole du Christ Bon Berger, est traditionnellement choisi comme Journée mondiale de prière pour les vocations. Nous le savons hélas trop bien : depuis quelques années le nombre des candidats au sacerdoce et à la vie consacrée est en chute libre dans certains pays. Que se passe-t-il ? Le Seigneur cesserait-il d’appeler des jeunes à travailler dans sa vigne ? Ne serait-ce pas plutôt nous qui sommes devenus sourds à ses appels ? Je dis « nous » bien que l’appel soit bien sûr personnel ; mais pour que le dialogue entre Dieu et son élu puisse s’instaurer, un ensemble de conditions sont requises, qui impliquent la famille, la paroisse, l’école, bref : l’entourage chrétien du jeune que Dieu a choisi. Il est clair que l’appel du Seigneur passe par des médiations ; ou même s’il résonne directement au cœur de l’intéressé, celui-ci a besoin du discernement, du soutien, de la confirmation de son entourage. Or si les proches ne croient plus à la grandeur de la vocation sacerdotale, s’ils ne sont plus convaincus de la grâce extraordinaire qu’elle représente, si leur attitude ou leurs paroles sont plutôt dissuasives, il y a beaucoup à parier que l’appel n’aboutira pas et que la vocation sera avortée.

Disponibles pour l’autre!
La grande tentation est de fuir notre responsabilité, nous enfermer chez nous, dans notre vie bien organisée, et nous convaincre que nous sommes de bons chrétiens, que nous essayons de donner de notre mieux en accomplissant nos devoir : la messe, la prière en famille, la pratique sacramentelle,… et nous arrêter seulement à ce point. Nous ajouterons que nous ne faisons tort à personne, que nous ne nous mêlons pas dans les affaires. En vérité, accueillir et vivre l’image du Bon Pasteur va au-delà de tout cela. La vocation d’un chrétien se concrétise dans l’attention que nous portons les uns pour les autres qui ont besoin de notre conseil, de notre sourire, de notre aide quand ils sont dans le besoin ; de dédier notre vie et la donner notre vie pour guérir ceux qui souffrent dans leurs corps et dans leurs âmes, ne jamais nous sentir en paix du moment qu’il y en a encore qui confondent le bien et le mal, ceux qui ne connaissent pas encore le Christ (ceux qui ne sont pas encore de son enclos, nous dit Saint Jean).En peu de mot, il s’agit d’imiter le Christ, d’imiter Dieu lui-même.

Pour imiter Dieu, il faut se convertir au Bon Pasteur et prendre le temps nécessaire pour écouter notre prochain, même quand nous avons beaucoup à faire. Interrompre un projet important pour aider un ami. Donner à l’autre quelque chose à laquelle je tiens, quelque chose dont j’ai besoin, parce que lui, il en a besoin. Chercher la brebis perdue signifie d’accepter de « perdre son temps », de laisser les choses « importantes » de côté pour aider quelqu’un qui s’est éloigné de Dieu, de la famille, ou de moi. Généralement, nous planifions tout ce qui est important : le travail, les réunions, les jours de repos. Pensons-nous à prévoir un temps dans notre agenda pour venir en aide à une « brebis » que Dieu a mise sur notre route ?

Bien évidemment, ce programme est difficile à mettre en œuvre : quand nous regardons en face nos faiblesses, nos défaillances, nos péchés, nous nous demandons si nous pouvons aider les autres quand nous-mêmes, faisons difficilement deux pas de suite sans tomber. Mais à vrai dire, nous n’avons pas peur du programme, mais du Christ lui-même qui nous confie ce programme parce que nous ne le connaissons pas bien. Il est logique d’éprouver la peur et peu de confiance envers celui que nous ne connaissons pas bien. C’est pourquoi il nous invite à savoir écouter sa voix, comme l’écoutent ses brebis. Alors toute peur cède la peur à la confiance, parce que nous devenons capables de dire comme Saint Paul que ce n’est plus nous qui vivons, mais que c’est le Christ qui vit en nous, puisque sa grâce nous suffit (malgré les épines de notre vie). Qui n’en a pas une ?

Une telle exigence pourrait faire peur : il n’est pas nécessaire d’être parfait pour répondre à l’appel de Dieu; « les fragilités et les limites humaines ne représentent pas un obstacle, à condition qu’elles contribuent à nous rendre toujours plus conscients du fait que nous avons besoin de la grâce rédemptrice du Christ. Dans le mystère de l’Eglise, Corps mystique du Christ, le pouvoir divin de l’amour change le cœur de l’homme, en le rendant capable de communiquer l’amour de Dieu à nos frères ».

La vocation, la « con-vocation »
 » L’appel de Dieu, dit le pape François, nous arrive à travers la médiation de la communauté . Dieu nous appelle à faire partie de l’Église et, après un certain temps de maturation en elle, il nous donne une vocation spécifique. Le parcours vocationnel se fait avec les frères et les sœurs que le Seigneur nous donne : c’est une convocation. Le dynamisme ecclésial de l’appel est un antidote à l’indifférence et à l’individualisme. Il établit cette communion dans laquelle l’indifférence a été vaincue par l’amour, parce qu’il exige que nous sortions de nous-mêmes, en mettant notre existence au service du dessein de Dieu. » En répondant à cet appel, nous nous rapprochons de Dieu et de ses enfants et nous entrons dans cette unité finale, notre horizon de vie, affirmée par ce « Le Père et moi, nous sommes UN  ». Dans cette unité nous recevons la vraie vie.

« C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! Rendez grâce au Seigneur : il est bon ! Eternel est son amour !» (Ps 117). La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » (Mt 9,37)


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