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« Dawe, ninahaza umwana wawe. » Duhamagariwe kwakira ubuninahazwa bw’Imana, ngo imvugo yacu ireme kandi iremeshe.

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 Le processus de discernement est en voie de déterminer les priorités en vue d’une Église synodale en Afrique

Comme l’avait souhaité le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa et Président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et du Madagascar (SCEAM), le discernement en commun est en train d’amener les participants à la fixations des priorités qui émergent des intuitions et des tensions des membres de l’Eglise famille de Dieu en Afrique, qui participent aux assises synodales. En effet, le cheminement proposé trois étapes dans la méditation et les échanges (en groupes et en plénières) sur le Document de travail pour l’étape continentale.

Ces étapes étaient  qui auraient permis d’identifier les tensions, les problèmes et les questions que les Evêques devraient traiter au cours de la 16ème Assemblée du Synode des Évêques d’octobre 2023 et octobre 2024 étaient ainsi formulées:

1. « Après avoir relu et prié avec le Document pour l’étape Continentale, quelles intuitions résonnent le plus fortement avec les expériences vécues et les réalités de l’Église sur notre continent ? Quelles expériences sont nouvelles ou éclairantes pour nous ?

2. « Après avoir lu et prié avec le Document pour l’étape Continentale, quelles tensions ou divergences substantielles apparaissent comme particulièrement importantes dans la perspective de notre continent ? Par conséquent, quelles sont les questions ou les problèmes qui devraient être abordés et considérés dans les prochaines étapes du processus ? »

3. « En regardant ce qui ressort des deux questions précédentes, quels sont les priorités, les thèmes récurrents et les appels à l’action qui peuvent être partagés avec d’autres Églises locales dans le monde et discutés lors de la première session de l’Assemblée Synodale en octobre 2023 ? 

Ainsi, huit priorités ont jusqu’à maintenant été discutées au sein des groupes (constitués selon les affinités linguistiques) et en plénières. Voici ce qui a été retenu et qui guidera, après les améliorations requises, la rédaction du document final de l’étape continentale et qui sera soumis au secrétariat du synode des Évêques, avant la fin du mois de juin 2023.

  • 1. L’engagement de l’Eglise, Famille de Dieu, à la résolution des conflits, la lutte contre l’exploitation des ressources en Afrique et la promotion de la bonne gouvernance, de la justice et de la paix.
  • La paix est devenue si fragile à notre époque qu’il est parfois difficile de mettre fin à un conflit en raison des intérêts particuliers des puissances intervenantes. Dans une telle situation, il est devenu nécessaire pour l’Église Synodale de s’impliquer dans la plaidoirie et la négociation concrète pour la paix, en particulier entre les nations en guerre. L’Église Synodale doit devenir une autorité dans le domaine de la paix aux niveaux international et local. Elle devrait s’engager dans la promotion de la bonne gouvernance dans les pays Africains.

    2. Les voix et les valeurs Africaines doivent être prises en considération lors de l’élaboration des doctrines de l’Église : les valeurs familiales, l’Ubuntu (solidarité), l’Ujamaa (vie communautaire), l’Indeba (dialogue révérencieux), hospitalité et coresponsabilité.

    Il est important que les Africains sachent que les doctrines de l’Eglise ne sont pas uniquement basées sur les expériences et les difficultés du monde occidental. Ils voudront souscrire à l’appropriation des enseignements de l’Église en sachant que leurs expériences et leurs valeurs culturelles sont prises en considération et en voyant que leurs propres problèmes sont également considérés au même titre que ceux des autres continents. Cela les aidera à s’approprier les enseignements et à s’engager à les vivre.

    3.  Le concept de Synodalité doit être lié au concept d’inculturation et de renouveau liturgique pour répondre à l’aspiration, à la participation et à la croissance globale des fidèles Africains.

    La disposition naturelle au culte de la plupart des Africains implique l’ensemble de la personne : l’esprit, l’âme et le corps. Les manières actuelles de célébrer la liturgie laissent, parfois, de nombreux Africains insatisfaits, ce qui a stimulé la croissance des Églises Africaines indépendantes. Une Église Synodale devrait prendre en considération la soif des Africains d’avoir une participation plus active d’un plus grand nombre de fidèles.

    4.  La Snodalité doit être attachée à la subsidiarité à tous les niveaux de la vie de l’Église afin de promouvoir l’intégration, la participation et la communion de tous les membres, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.

    Les femmes constituent le plus grand pourcentage des membres actifs de l’Église. Elles ont apporté et continuent d’apporter une énorme contribution à l’Église en Afrique. Cependant, il n’y a pas assez de structures pour encourager et renforcer leur participation, en particulier dans les organes de décision de l’Église. L’Église en Afrique souhaite que, suivant le principe de subsidiarité, le forum formel pour la participation des femmes dans l’Église soit mis en place.

    Le principe ci-dessus est, également, applicable aux jeunes qui forment un pourcentage plus important de la population Africaine. Ils sont, normalement, pleins d’idées et aiment prendre des initiatives dans la société. Souvent, ils ne trouvent pas assez d’espace pour exercer leurs initiatives dans l’Église. En Afrique, la plupart des jeunes sont confrontés à la décision difficile de rester chrétiens face à de nombreuses options séduisantes.

    L’Eglise doit prolonger son discernement sur la manière dont les personnes vulnérables et handicapées devraient recevoir plus de protection dans l’Eglise. Cela exigera la mise en place de structures qui s’occuperont de ces personnes au plus haut niveau de l’Eglise. Ces structures ne devraient pas seulement être à l’écoute des défis de ces personnes mais aussi, sur la base du principe de subsidiarité, trouver des moyens de créer des opportunités pour que ces personnes puissent apporter une contribution raisonnable à la vie de l’Eglise.

    5.  La Synodalité implique un changement dans le style de vie de l’Eglise et, donc, la nécessité de se former au nouvel esprit de l’Eglise Synodale afin d’institutionnaliser le modèle synodal comme modèle pastoral de la vie et de la pratique de l’Eglise.

    La nouvelle compréhension de l’Église Synodale conduirait à une nouvelle façon de comprendre l’autorité dans l’Église. Cette nouvelle compréhension exigera, nécessairement, la formation du clergé et des laïcs. Un proverbe dit que « les cultures doivent être plantées alors que les mauvaises herbes poussent d’elles-mêmes ». Le style de vie synodal, si important, doit être planté dans la vie du peuple de Dieu. Chaque groupe doit être ouvert à la formation continue sur la manière synodale d’être une Église, en commençant par les évêques jusqu’à la dernière catégorie de fidèles laïcs.

    6.  La Synodalité doit être attachée aux valeurs de l’Église, famille de Dieu : le respect de la vie, la dignité de la personne humaine dans toutes ses catégories et le respect de la création.

    L’Église est construite sur la Parole de Dieu et la Tradition. Le style synodal de l’Eglise doit être fondé sur les traditions et les enseignements séculaires de l’Eglise à travers lesquels l’Eglise a développé des valeurs durables qui ont résisté à l’épreuve du temps. La Synodalité devrait s’appuyer sur de telles valeurs afin de disposer d’une base solide qui pourrait conduire l’Église au renouveau souhaité.

    7.  La justice climatique et le soin de la terre doivent être développés et mis en pratique

    Le changement climatique est devenu un nouveau défi pour le monde entier et l’Eglise n’est pas à l’écart du monde. L’Afrique est la planète la plus touchée par la crise climatique actuelle. La résolution de ce problème fait, désormais, partie de la mission de l’Église et doit devenir un mode de vie de l’Église Synodale.

    8.  Une pastorale familiale qui se concentre sur le mariage et ses défis dans l’Afrique d’aujourd’hui, en particulier le problème de la polygamie, des divorcés et des remariés, de la monoparentalité.

    En Afrique, nous sommes confrontés aux défis difficiles du mariage brisé basé sur des valeurs traditionnelles qui ont été difficiles à diluer par les valeurs chrétiennes. Il s’agit, notamment, de la polygamie qui est encore imposée par certains statuts sociaux dans les sociétés Africaines. Le divorce devient, également, un phénomène courant. Il y a, également, la tendance des femmes célibataires qui souhaitent vivre en tant que parents uniques. Toutes ces personnes veulent encore rester des catholiques pratiquants. Il est nécessaire de développer une pastorale familiale qui permette d’aider ces personnes à rester catholiques.

    Nous rappelons que les autres continents sont en train de faire le même cheminement, ce qui, dans l’universalité de l’Eglise, fournira une matière qui tissera les lignes du document de travail des assemblées synodales des Évêques prochaines.

    Abbé Lambert Riyazimana
    Équipe de Communication du SCEAM pour le synode.

     « Élargis l’espace de ta tente » (Isaïe 54,2). Pour une Église synodale : communion, participation, mission.

    Ainsi s’énonce l’idée portante des assises de l’assemblée synodale sur la synodalité, en sa phase continentale, qui se tient à Addis Ababa en Ethiopie, dès ce 1er mars 2023. Y ont convergé  quelque 200 cents personnes venant de 41 pays du continent africain dont six qui composent la délégation burundaise, sans compter leurs hôtes éthiopiens et des invités d’autres continents, en particulier du Secrétariat du Synode du Saint-Siège, pour l’assemblée synodale du continent africain. Cette assemblée, composée en majorité de laïcs (109 laïcs, dont 32 jeunes, 50 femmes, … mais aussi 35 prêtres, des évêques et 9 cardinaux), et vraiment représentative des catholiques du continent, accueille aussi quelques invités des grandes traditions religieuses du continent : des musulmans, des membres des religions traditionnelles africaines et d’Églises sœurs. C’est une première du genre, les assemblées continentales antérieures réunies par le SCEAM, dites « assemblées plénières », n’ayant jusqu’ici réuni que des évêques. L’assemblée avait été précédée de deux rencontres préparatoires, à Accra (Ghana) en décembre et à Nairobi (janvier).

    (suite…)
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