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Jésus ne subit pas sa mort, mais se donne par amour libre, solidaire à notre condition pécheresse pour nous sauver.
Pour découvrir qui est Jésus, il faut oser nous mettre à sa suite sur les chemins de sa Pâque, et contempler avec les yeux de la foi, la gloire du Fils de Dieu qui resplendit au cœur même de la déréliction de sa Passion d’amour. Mieux que tous les autres évangélistes, Jean souligne la manière dont Jésus domine ceux qui semblent disposer de lui. C’est Jésus et lui seul qui dirige les événements selon les desseins du Père, les menant à leur parfait accomplissement. Si l’évangéliste insiste ainsi sur la souveraine liberté de Notre-Seigneur, c’est pour souligner qu’il vit sa Passion comme une offrande d’amour. Judas n’a même pas besoin de livrer son Maître : celui-ci se présente lui-même : « Qui cherchez-vous ? ». Bousculade imprévue ? Surprise devant la sérénité et la maîtrise de celui qu’ils viennent arrêter ? Ou mystérieuse terreur religieuse ? Quoi qu’il en soit, les gardes et les soldats « reculent et tombent à terre », se prosternant sans le vouloir devant la majesté de leur victime.
Comme « le Bon Berger qui donne sa vie pour ses brebis », Jésus protège les siens et les met à l’abri : « Si c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci ». Saint Jean commente : « C’est ainsi que devait s’accomplir la parole que Jésus avait dite : “Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donné” ». Par contre pour lui-même, (suite…)
La Présentation :Dieu rencontre son peuple. La vie consacrée en est le signe.
« Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification… ils l’emmenèrent (l’enfant) à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (Lc2, 22). Dans ce passage de la Présentation de Jésus au Temple, se trouve, dans un sens, condensée, toute la vie de Jésus. Le Fils de Dieu s’est fait chair, dans le sein d’une femme, Marie, et il sera élevé par un homme, Joseph, et par sa mère. Il est venu dans la pauvreté. L’offrande de deux tourterelles ou pigeons était prescrite pour ceux qui ne pouvaient pas payer un agneau. Jésus passa ensuite trente ans à Nazareth, dans la simplicité de la vie d’une humble famille juive. Syméon prophétise ce que sera la vie de Jésus : il apporte la lumière, le relèvement, le salut. Mais il connaîtra aussi l’opposition, jusqu’à être crucifié.
Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph l’offrent à Dieu comme leur fils unique obéissant ainsi au précepte de la Loi de Moïse selon lequel tout premier né devait être racheté par un sacrifice, quarante jours après sa naissance (cf. Ex 13, 2.12; Lv12, 1-8). Cette offrande trouvera son parfait achèvement dans la passion, la mort et la résurrection de notre Seigneur lorsqu’il réalisera en plénitude sa mission de « grand prêtre miséricordieux et fidèle » (He 2, 17). La prophétie de Siméon est significative : cet enfant qu’il reconnaît comme le Messie (Lc 2, 25-32) sera la lumière des nations et la gloire d’Israël (v. 32) mais aussi « un signe en bute à la contradiction » (v. 34) car selon l’Ecriture il réalisera le jugement de Dieu.
Nous voyons bien la portée eschatologique de tout cela. Jésus est le Messie, le Christ, l’Epoux qui vient accomplir l’alliance nuptiale avec Israël. Mais encore faut-il être disposé à accueillir l’Epoux qui vient à notre rencontre. Aujourd’hui, nous contemplons tout particulièrement les personnages de notre évangile, Siméon et Anne, comme autant de figures de ceux qui attendent et ouvrent docilement leur cœur à la rencontre avec le Seigneur. A ce propos, il est bon de nous rappeler que la tradition orientale appelle la fête d’aujourd’hui la « fête de la rencontre », car, dans l’espace sacré du temple de Jérusalem, se réalise la rencontre entre la bienveillance de Dieu et l’attente du peuple élu.
En ce jour, l’Eglise nous invite à méditer et à prier pour la vie consacrée. Que peut nous enseigner l’expérience de Marie et de Joseph ? Ils ont vécu des moments de rencontres. Il y a dans la vie de Joseph et de Marie plusieurs rencontres étonnantes, qui ont dû les renforcer dans leur foi, leur rappeler que Jésus était bien quelqu’un de spécial. Juste après sa naissance, des bergers vinrent le contempler, envoyés par des anges. Puis plus tard se présentèrent des rois venus d’Orient, avec des présents, pour adorer le nouveau-né. Et ici ils rencontrent Syméon et Anne, qui louent Dieu de pouvoir voir Jésus, et prophétisent qu’il sera le salut d’Israël et de toutes les nations du monde. Et pourtant, malgré ces faits extraordinaires, Marie et Joseph sont restés pauvres et simples, et obéissants à la loi de leur peuple. Le retour à une vie simple et ordinaire n’a pas changé en eux leur foi, le sens de la mission qu’ils avaient reçue. Et c’est Marie qui devra porter cette foi jusqu’au bout, le jour de la mort de Jésus, quand il semble que, par sa crucifixion, il termine sa vie dans l’échec total.
Il est possible que dans notre vie nous ayons eu des moments où nous avons pu percevoir d’une façon spéciale l’action et la présence de Dieu : dans une prière particulièrement intense, un événement marquant dans notre vie, comme l’ordination sacerdotale, la consécration religieuse par la profession des vœux évangéliques, la célébration d’un jubilé de fidélité à la vie consacrée ou matrimoniale, un signe que nous avons reçu… Mais il faut bien reconnaître que notre vie se déroule le plus souvent dans la simplicité et l’ordinaire. Est-ce pour cela, que ce que nous faisons n’a pas d’importance ? Bien au contraire. C’est dans notre vie de tous les jours que nous pouvons vivre avec profondeur notre foi. Dans notre vie de tous les jours que nous pouvons laisser Dieu venir nous rencontrer, dans le silence et la simplicité. Il faut apprendre, comme pouvaient le faire Joseph et Marie regardant l’enfant Jésus à Nazareth, à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire. C’est cela la sainteté au quotidien. Rendre, par notre foi et notre amour, les choses ordinaires extraordinaires.
Un des aspects fondamentaux de la vie consacrée est précisément de rappeler à l’homme les dispositions de cœur qu’il doit entretenir pour rencontrer et accueillir Celui qui veut venir épouser son humanité pour la sanctifier, la diviniser. Voilà pourquoi l’Eglise célèbre en ce jour de la Présentation du Seigneur la « Journée de la vie consacrée ».
La personne consacrée, comme Siméon, invite tout homme à revenir à son désir fondamental qui est celui de voir Dieu, de le contempler dans la paix. Comme Anne, elle rappelle à tout homme que c’est par sa persévérance dans la prière, le service de la charité et le don de soi qu’il se préparera de la meilleure des manières à accueillir le Seigneur dans sa vie pour se laisser transformer de l’intérieur par cette présence qui seule est capable de le combler de joie.
La présentation de Jésus au temple, consacré selon la prescription rituelle de l’époque au Seigneur comme tout garçon premier né, annonce en effet le don de Jésus par amour de Dieu et des hommes et l’offrande suprême de la Croix. La prophétie de Siméon manifeste ce lien entre la présentation au Temple et l’offrande de la Croix où s’accomplit le véritable sacrifice rédempteur. Et cela nous ramène encore à la vie consacrée qui, inspirée par le don du Christ, veut témoigner qu’il n’y a pas d’autre chemin à la suite de Jésus que celui du don et de l’abandon. Le consacré rappelle à tout baptisé qu’être disciple du Christ passe par l’offrande totale de soi, chemin qui, s’il débouche sur la résurrection et la vie éternelle, passe inévitablement par la croix et la mort au vieil homme et au péché en chacun de nous.
En cette fête, l’occasion nous est donnée de nous laisser renouveler dans notre ardeur spirituelle dans notre marche à la suite de Jésus sur le chemin du don. Le secret de cette ardeur se trouve dans l’Eucharistie. L’Eucharistie actualise en effet le don jusqu’au bout de notre Seigneur et nous permet de nous y unir chaque jour davantage. A chaque Eucharistie, Jésus nous enseigne à donner notre vie pour nos frères en union avec la sienne.
« Seigneur, j’aimerais parfois avoir une vie plus extraordinaire, plus excitante, pleine de choses merveilleuses. Et pourtant toi, tu es là dans la simplicité et la pauvreté. C’est un des meilleurs endroits pour te rencontrer. Donne-moi la foi et l’amour pour que je sache mettre ta présence dans ma vie ordinaire. Pour que je puisse faire de l’ordinaire une vie pleine de foi et d’amour. Je pourrai alors, au cœur de notre monde, témoigner à l’image de ces cierges allumés au début de cette célébration, que tu es le « salut préparé par Dieu à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire de son peuple Israël »».