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Carême et conversion : la foi est une clé de lecture et de méditation sur les événements de notre vie quotidienne.

Moïse appelé à purifier son sens de justice.

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Moïse a dû fuir son pays d’adoption, l’Egypte. Voyant un fils d’Israël, c’est-à-dire un frère de sang, battu par un Egyptien, il a tué celui-ci. Le lendemain, il interpellait un Hébreu qui maltraitait son frère, et ce dernier menaça Moïse de dévoiler son forfait. C’est alors que Moïse dut fuir pour sauver sa vie. Arrivé en terre de Moab, le voici qui prend la défense des filles de Yéthro, manifestant à nouveau son ardeur pour la justice. Pourtant, sa vie est en échec : le fils adoptif de pharaon, élevé à sa cour, appelé aux plus hautes destinées, se trouve à paître le troupeau d’un prêtre idolâtre de Madian dans le désert du Sinaï.

On imagine sans peine, que Moïse devait brûler intérieurement de colère (les colères de Moïse sont redoutables : souvenons-nous de la manière dont il a détruit les premières tables de la Loi !) devant l’échec de sa vie qu’il orientait pourtant vers la défense de la justice. C’est précisément à ce moment, qu’il fait l’expérience déconcertante du Buisson Ardent, un buisson d’épines qui est lui aussi est en feu, mais qui ne se consume pas, parce qu’il ne brûle pas du feu de la violence, d’une justice toute humaine, mais du feu de l’amour divin. Du cœur de la flamme, Dieu s’adresse à lui pour lui révéler son Nom : « Je suis celui qui était avec tes pères, Abraham, Isaac et Jacob ; je suis avec toi, et je serai toujours au milieu de mon peuple, ce peuple que je veux délivrer de l’oppression qu’il subit en Egypte ».
Ce n’est pas en rendant la violence pour la violence, comme il l’avait fait jusqu’alors, que Moïse sera un défenseur de la justice. Dieu seul peut rendre juste, et il ne le fait pas en ayant recours à la violence : il rend juste en habitant au milieu de son peuple à la nuque raide, ce peuple qui ressemble lui aussi à un buisson d’épine dont il vaut mieux ne pas s’approcher si on veut éviter de se piquer ; mais un peuple aimé de Dieu, et qui doit découvrir que le Dieu de tendresse et de pitié

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Dans les déserts de nos vies : « Préparons le chemin du Seigneur, rendons droits ses sentiers. »

jn-baptisteLes grandes traditions religieuses s’exposent tôt ou tard à la tentation de l’autosatisfaction et de l’immobilisme. Voilà pourquoi l’histoire biblique fut sans cesse secouée par les interventions des prophètes, ces fougueux interprètes de la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’Isaïe, rebuté par l’incurie aventureuse des dirigeants de son peuple, annonce l’avènement d’un roi selon le cœur de Dieu, qui fera régner la paix et la justice. L’évocation paradisiaque de cet avenir espéré souligne sa nouveauté proprement incroyable. Sept siècles plus tard, Jean Baptiste stigmatise le conformisme de ses auditeurs : leur qualité de fils d’Abraham ne les dispense pas de la rude conversion qu’exige la venue du Royaume. C’est à cette condition que peut naître un monde où « le loup habitera avec l’agneau », un monde où le désert peut refleurir, surtout le désert d’un cœur stérile qui n’espère plus en rien, n’a plus confiance en celui que Dieu met nos chemins.

«…préparons le chemin du Seigneur », dans les déserts de nos vies.

Le désert est un lieu sans références, où l’on se perd facilement. Pourtant, c’est dans le même désert (celui de nos inquiétudes et nos incertitudes, nos peurs du lendemain, …) que crie la voie du Baptiste : une voix qui crie dans le désert, dans nos désert. Et c’est la raison pour laquelle Jean le Baptiste reçoit des foules qui l’écoutent. Il ne crie pas dans un désert vide, j’allais dire « un désert qui est désertique », mais s’adresse à un désert qui a sa vie concrète, son histoire, ses peurs et angoisses, ses joies,…

C’est ici alors que nous réussissons à cueillir le message d’Isaïe. Il ne dit pas que c’est « une voie qui crie dans le désert », mais il invite à préparer le chemin du Seigneur « dans le désert ». Il n’est pas dit que cette voie parle dans le désert ! C’est pourquoi le Baptiste, même s’il parle dans le désert, ce dernier n’est plus désert puisqu’il est affolé de personnes qui y reconnaissent le désert aride de leurs vies. Autrement dit, ce désert est le leur, c’est leur vie qui est touchée, qu’ils confessent leurs péchés et se font baptiser. «Viens Seigneur, et nos déserts refleuriront », les déserts de nos vies ne resteront plus désertiques, mais pourront porter du fruit.

Le désert est en train de se couvrir de foules ! Il revit ! Non seulement le désert des bords du Jourdain qui devient comme un centre, provoquant un mouvement de partout : de la région urbaine (Jérusalem !) à l’ouest… de la région rurale (le Jourdain !) à l’Est… mais aussi et surtout le «désert du cœur» qui se met soudain à revivre… dans l’humilité et la pénitence. Il ne suffit pas de changer là société» (mais il le faut aussi),
il faut «se changer soi-même», irriguer le désert de notre vie. Ce désert peut se transformer en un lieu de relations des uns avec les autres, et non seulement un lieu de solitudes et d’égarement.

Faire refleurir nos déserts, c’est «être accueillant, savoir se faire tout à tous».

L’ère messianique décrite dans la première lecture se concrétise avec le rétablissement des relations entre les hommes et la création, entre les hommes entre eux, dans un monde qui est toujours en proie aux divisions et exclusions. Paul le rappelle à la communauté chrétienne de Rome, carrefour de races et de mentalités, comme toutes nos grandes villes. Il y avait dans cette Église des fervents et des tièdes, des juifs et des païens convertis. Il était difficile de réaliser l’unanimité des cœurs et des esprits, même dans la prière. Pourtant le Christ n’avait-il pas donne la preuve de son amour pour tous ? Aux juifs qui attendaient le Sauveur promis, comme aux païens, qui apprirent avec joie que le Christ venait aussi pour eux. En implantant l’Eglise au milieu des peuples, n’avait-il pas fait confiance aux hommes ? Est-ce que nous sommes de cette nouvelle mentalité qui voit dans notre prochain, quelqu’un qui a été sauvé par le Christ, pardonné comme moi-même? Suis-je ouvert aux autres, ou bien mon coeur demeure un désert où n’habite personne, où je vis seul, dans la solitude? La conversion est principalement « metanoia », (meta= au-delà, changement, et noia=mentalité). Voici alors le moment favorable pour faire refleurir nos déserts arides, et les irriguer avec des nouvelles mentalités ouvertes aux autres comme Paul le recommande aux Romains: « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. »

Nous sommes tous investis précurseurs et témoins de Celui qui vient.

Du sein de Marie, Jésus est allé visiter son cousin Jean-Baptiste et l’a investi précurseur bien avant sa naissance. Il en a été tout joyeux, comme le témoigne sa mère Elisabeth : « l’enfant tressaille d’allégresse dans mon sein ». Nous avons aussi été investis de cette mission dès notre baptême. Pour cela, l’attente du jour du Messie ne peut être inactivité, nous devons travailler pour qu’advienne ce règne de paix et de confiance entre nous et auquel nous aspirons. Comment ? Jean-Baptiste nous sert d’exemple. Notre action doit commencer par nous-mêmes avant de s’étendre aux autres. Il s’est converti lui-même, dans son style de vie avant de crier aux autres, comme un témoin crédible qui savait toucher les déserts des cœurs de ses contemporains. Sa joie la plus grande a été celle de rencontrer Celui dont il était le précurseur, quand il a dit : « Voici l’Agneau de Dieu, voici Celui qui enlève le péché du monde ». Ces mots peuvent sonner familiers dans nos oreilles habituées à les entendre avant la communion. Et pourtant, bien au contraire. Sommes-nous convaincus que nous sommes investis de cette mission, chaque fois qu’au renvoi de la Sainte Messe, après avoir rencontre l’Agneau de Dieu, le prêtre nous bénit et nous envoie en mission ?

Entrer par la porte étroite: urgence de nous convertir et de nous engager pour le Royaume des Cieux.

«Et il allait par les villes et par les villages, enseignant»,…

porte étroiteJésus est venu pour le salut de tous. La perspective universaliste du « Trito-Isaïe » que nous entendons dans la première lecture trouve sa réalisation en la personne de Jésus-Christ. En effet, il ne visitait pas seulement les petites localités, comme font ceux qui veulent tromper les esprits simples, ni seulement les villes, comme ceux qui veulent se faire valoir et cherchent la gloire qui vient des hommes; mais il allait partout, comme le maître de tous les hommes, comme un père dont la providence s’étend à tous ses enfants. En visitant les villes, il n’évite non plus la ville de Jérusalem, par crainte des accusations des docteurs, ou de la mort qui pouvait en résulter, car l’Évangéliste fait remarquer: «il se dirigeait vers Jérusalem». Le médecin, en effet, doit surtout sa présence et ses soins aux endroits qui contiennent un plus grand nombre de malades. Moi qui suis pasteur, responsable de communauté, quels sont mes lieux privilégiés de fréquentation? Quels sont mes critères de choix de ces lieux? Moi, fidèle de l’Eglise, quelles sont les fréquentations, mes (suite…)

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