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L’Ascension: pas Fête d’adieux, mais présence de Dieu dans notre quotidien.
Nonobstant la dimension eschatologique et mystique de l’événement de l’Ascension, les lectures qui nous sont proposés nous ramènent chaque fois à la dimension pratique de la vie chrétienne. Allez ! Criez ! Quand nous lisons le verset 14 qui précède immédiatement le texte que nous propose la liturgie de ce jour, nous sommes frappés par la rapide évolution des choses : « Jésus se manifesta aux onze, il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité » (Mc 16,14). Comment se fait-il qu’on passe d’un tel reproche à un envoi solennel et universel ? Une telle évolution devrait nous parler droit au cœur : nous n’avons pas à nous attarder sur nos doutes et nos tergiversations jusqu’à oublier Celui qui nous envoie et auquel rien n’est impossible.
Jésus bouscule ses apôtres, prend l’initiative de leur faire confiance, bien qu’ils soient imparfaits encore. En effet, la fécondité de la mission ne se laisse pas enchainer par nos déficiences. Ce que Jésus nous demande, c’est de proclamer, crier (Κηρυσσειν) cette joyeuse nouvelle à toute la création. Nous n’avons pas le devoir de convaincre, mais de faire en sorte que les personnes veuillent croire. Pour cela, nous devons être les premiers destinataires de ce que nous annoncerons, en le vivant allègrement. Un certain athée disait qu’il se sent confirmé dans ses choix chaque fois qu’il voit un chrétien triste et aigri alors qu’ils (les chrétiens) disent qu’ils sont sauvés ! Comment alors sommes-nous porteurs de cette bonne nouvelle ?
Ce n’est pas seulement aux hommes, mais « à toute la création » que les apôtres sont invités à annoncer la Bonne Nouvelle, car le règne du Prince de ce monde est achevé. Le Seigneur a triomphé de l’antique ennemi qui nous gardait dans « les ténèbres et l’ombre de la mort », pour nous redonner autorité sur les animaux sauvages et les éléments hostiles : « ils prendront des serpents dans leurs mains et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ». Dès le premier chapitre de son Evangile, Saint Marc avait annoncé cette dimension cosmique de l’action libératrice de Notre-Seigneur ; il précise en effet qu’après avoir repoussé les assauts du Satan, « Jésus vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient » (Mc 1, 12-13). Notre-Seigneur réalise la prophétie d’Isaïe : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. (…) Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11, 6-9).
Ces « bêtes sauvages », ce sont d’abord nos passions dont le démon se sert pour nous enchaîner à ce monde qui passe et nous empêcher de nous tourner vers le Dieu de notre salut. Or nous le croyons : par sa Passion victorieuse, Notre-Seigneur Jésus-Christ a vaincu l’antique ennemi et nous a rétablis dans notre orientation fondamentale vers le Père en nous donnant part à son Esprit. Certes nous subissons encore les assauts de l’Adversaire, mais le cri de victoire de Saint Jean retentit, plein d’une joyeuse espérance : « Je vous le dis, mes petits enfants : “Vos péchés sont pardonnés à cause du nom de Jésus ; vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais”» (1Jn 2, 12-14).
Mission difficile qui pourrait nous terroriser. Non seulement cette mission, mais aussi ceux que nous rencontrons et qui nous accusent de fuir les réalités présentes. Aujourd’hui, la parole de Dieu nous invite au réalisme de la vie sans pour autant inciter à oublier l’horizon eschatologique auquel nous tendons. Les hommes de Galilée ne doivent « pas en rester là » à regarder les cieux, mais doivent directement s’engager à la mission. Ce n’est pas pour rien que Jésus ne leur apparaît pas à Jérusalem, mais dans la Galilée, lieu historique où tout est parti. Dieu est présent dans notre histoire, dans notre quotidien pour le transformer. La fête de l’Ascension n’est plus alors une Fête des adieux et de l’absence de Dieu, mais la célébration de la présence. Il s’agit d’engager une bataille constante contre le mal sous toutes ses formes (chasser les démons), dépasser les divisions causées par le péché, en référence à Babel (parler de nouvelles langues, surtout celle de ‘amour qui dépasse tous les clivages et soupçons).
Effet, l’évangélisation doit avoir une dimension universelle, dans ses modalités comme dans ses langages. La mission des disciples sera aussi de partager et diffuser l’expérience de la miséricorde de Dieu qui sauve les pécheurs (les serpents de Nombres 21) ; ils guériront les malades puisque évangéliser signifie aussi prendre soin de l’humanité blessée par tant de maux et par conséquent, fragile. Toutes ces actions, nous les retrouvons dans l’action de l’Eglise où le Christ se manifeste, surtout dans son action sacramentelle.
« Seigneur, puisque tu veux nous confier une mission, tu ne nous laisseras pas seuls : tu nous as promis l’assistance de l’Esprit Saint à chaque instant. Seigneur, accorde-moi d’ouvrir ma porte quand je l’entendrai frapper. Sa voix et ses conseils témoigneront de toi auprès de celui qui t’attend peut-être même inconsciemment ».
La foi qui agit dans la charité: plus qu’efficace, elle est fidèle et créative.
La liturgie de ces dernières semaines de l’année liturgique nous oriente résolument vers l’attente du retour du Christ Roi, que nous célébrerons dimanche prochain. Eclairé rétrospectivement par la parabole des talents, le poème du livre des Proverbes exaltant une femme vaillante peut être lu dans la perspective d’un idéal de vie généreuse, dynamique et ouverte même au risque. Il s’agit d’un poème qui prend toute sa signification si on pense à l’image de la femme de l’antiquité, alors considérée comme « une chose » appartenant à son mari. Pourtant, ce poème décrit les qualités de cette femme, sans omettre même son activité économique qui la sort même du seul horizon familial. C’est un risque, du moins, en ce temps. Comment ne pas oser risquer si on est fidèle ? C’est alors ce qui lie la parabole des talents à cette lecture, quand elle parle de celui qui n’a pas osé risquer, dont la « prétendue fidélité » est restée stérile.
La parabole de Matthieu nous fait pénétrer dans un monde plus complexe, où le mécanisme d’enrichissement annonce étrangement le système capitaliste. Il s’agit de risquer afin de fructifier une somme d’argent, par le travail certes, mais aussi par un choix judicieux en rapport avec le placement. Au temps de Jésus, un talent était un lingot en argent ou en or qui valait 6.000 deniers, c.à.d. l’équivalent de 6.000 journées de travail (Voir 25 ème dimanche T.O – Cfr Mt 20,2 : les ouvriers de la dernière heure). Il faut toutefois comprendre que la pointe de la parabole est dirigée contre la conduite timorée et stérile du 3ème serviteur. En effet, c’est une illusion de croire que le salut puisse résider dans la seule conservation de ce que l’on a. A propos de ce texte, Saint Grégoire dit dans une de ses homélies : « Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. » Saint Grégoire commente : « On donnera en effet à celui qui a, et il sera dans l’abondance, parce que celui qui a la charité reçoit aussi les autres dons. Mais celui qui n’a pas la charité perd même les dons qu’il paraissait avoir reçus. Aussi est-il nécessaire, mes frères, que vous veilliez à garder la charité en tout ce que vous faites. Et la vraie charité, c’est d’aimer son ami en Dieu, et son ennemi à cause de Dieu. »
On pourrait penser que nous ne sommes pas concernés par cette conduite du 3ème serviteur. Loin de là ! Qui est alors visé ? Tous ceux qui, devant le message de l’Evangile, refusent les exigences de Dieu et de l’Eglise, en arguant que c’est trop rigide, difficile (pensons seulement au discours de l’indissolubilité du mariage dont on parlait durant le synode !) ; les chrétiens qui enfouissent la Bonne Nouvelle par peur ou risque de se compromettre (bā Ntirûmvéko, « ntā guhāndwa ku rurími ikirēnge kírihó », … ; tous ceux qui reposent sur la bonne conscience de leur baptême et de leur pratique religieuse en pensant que Dieu ne demande pas davantage,… La liste pourrait être longue.
A chacun de nous, le Maître a confié quelque chose et s’en est allé, il s’est éloigné. Voilà bien une situation humaine. Notre vie se déroule sous le signe d’une « absence » de Dieu que beaucoup vivent comme s’il n’existait pas. Il y en a qui ont dit qu’il est même mort (exemple : Sartre, et non seulement. Il suffit de lire Mt 24, 37-44 ; 24,46-51 ; 25,1-13). Oui, le temps de l’absence du Maître est long et éprouvant. L’image que nous nous faisons alors de lui va commander notre attitude. C’est le nœud de ce texte de l’Evangile. Une relation faussée de Dieu considéré comme un tyran dont on a peur, ne pas le considérer comme un père, comme un Dieu qui fait alliance, un Dieu qui veut profiter de nous « en moissonnant où il n’a pas semé ». Est-ce le cas ? Ce Maître a-t-il repris les talents et leurs bénéfices ? Je pense que non ! Laissons-nous surprendre par la parabole encore une fois.
Il y a une surprise qui vient du fait que le seul personnage vraiment préoccupé du retour de son Maître, n’est pas celui qui est cité en exemple. La parabole fait même une large place aux réflexions intérieures du troisième serviteur – à vrai dire très inquiet à la pensée de la confrontation avec cet homme dur dont il redoute le retour. Les deux premiers, eux, ne se posent même pas de question : à peine leur Maître est-il parti, qu’ils reprennent « aussitôt » le travail, sans se faire d’état d’âme, continuant leur activité comme si le Maître était toujours là. Pour eux rien ne semble avoir changé, tant le souvenir de leur Maître demeure vivant dans leur mémoire. De fait : le Maître n’a jamais quitté la maison de leur cœur. Pourtant, c’est bien les deux premiers serviteurs, qui ne se préoccupent ni du départ ni du retour de leur Maître, que la suite du récit désigne comme modèles de l’attitude juste ; alors que le troisième s’entendra reprocher son manque d’initiative, lui qui était tellement préoccupé de ne rien perdre de ce que « ce Maître dur » lui avait confié.
Il donc est frappant qu’à son retour, le Maître ne récupère ni son bien, ni l’intérêt ; il se contente de constater la fécondité des efforts de ces « bons et fidèles serviteurs », et de leur promettre de plus grandes responsabilités puisqu’ils se sont montrés dignes de sa confiance. Bien plus : il les invite à entrer dans sa joie. En outre, rien dans la parabole ne nous permet de dire que le Maître avait moins de sympathie pour le troisième serviteur : chacun a reçu « selon ses capacités », et le serviteur qui a fait fructifier deux talents reçoit la même récompense que celui qui a doublé les cinq talents. Les serviteurs ne sont donc pas jugés sur leur efficacité, mais sur leur fidélité. Or le dernier serviteur n’a pas du tout eu la même attitude intérieure que ses collègues par rapport à son Maître. Loin de lui faire confiance, il s’est défié de lui, a eu peur et ne voulant courir aucun risque, il n’a rien entrepris pour faire fructifier le talent qui lui avait été confié. Lui aussi agit envers le Maître conformément à l’image qu’il s’en fait : il refuse de travailler pour un Maître « paresseux », qui fait travailler les autres pour lui ; aussi se verra-t-il reprocher sa paresse. Il s’imagine son Maître « mauvais », « moissonnant là où il n’a pas semé, et ramassant là où il n’a pas répandu le grain » ; et le Maître lui reprochera sa malice. Le « mauvais serviteur » s’est lui-aussi inspiré de l’idée qu’il se faisait de son Maître, et s’est laissé façonner à son image. Aussi se voit-il renvoyer à son lieu propre : dans les ténèbres, exclu de la joie des fils, et loin de la présence de celui qu’il n’a pas voulu reconnaître comme Père.
Une chose est certaine : le Seigneur vient. Où ? Quand ? Il ne nous appartient pas de le savoir : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit». Dès lors l’attitude qui s’impose est la vigilance : « ne restons pas endormis comme les autres » insiste saint Paul, c’est-à-dire comme les jeunes filles insensées de la parabole des 10 vierges, « mais soyons vigilants et restons sobres » comme les vierges sages qui gardent leur lampe allumée dans l’attente de la venue de l’Epoux. Le vaccin cintre le risque de cette « fidélité stérile » est « la foi agissant par la charité ».
LE PAPE ENCOURAGE LES EVEQUES BURUNDAIS EN VISITE AD LIMINA AU VATICAN
Le Saint-Père a reçu ce matin les évêques du Burundi ayant conclu leur visite Ad Limina, devant lesquels il a d’abord évoqué l’accord-cadre fixé entre le Saint-Siège et leur pays, « riche d’avenir pour l’annonce de l’Evangile ». Il a d’ailleurs encouragé ses hôtes à accroître leur présence « dans le dialogue social et politique, et à rencontrer sans hésiter les pouvoirs publics. Les personnes en charge de l’Autorité ont besoin de votre témoignage de foi et de votre annonce courageuse des valeurs chrétiennes. Elles doivent connaître davantage la doctrine sociale de l’Eglise, en apprécier la valeur et s’en inspirer dans la conduite des affaires publiques ». Votre pays, a-t-il poursuivi, « a connu dans un passé proche, de terribles conflits. Le peuple burundais est encore divisé, de profondes blessures ne sont pas encore refermées. Seule une authentique conversion des cœurs à l’Evangile peut incliner les hommes à l’amour fraternel et au pardon, car c’est dans la mesure où Dieu réussira à régner parmi nous que la vie sociale sera un espace de fraternité de justice, de paix et de dignité pour tous.
L’évangélisation en profondeur de votre peuple reste bien la première de vos préoccupations car pour réussir une véritable réconciliation l’Eglise a besoin de témoins qui soient profondément enracinés dans le Christ, de témoins qui mettent leur vie en accord avec leur foi… Outre une formation intellectuelle indispensable, les futurs prêtres doivent recevoir une solide formation spirituelle, humaine et pastorale. Ce sont les quatre piliers de la formation! En effet, c’est par toute leur vie, dans le quotidien de leurs relations humaines, qu’ils porteront l’Evangile à tous. Il ne doit pas y avoir dans le ministère sacerdotal de prédominance de l’aspect administratif sur l’aspect pastoral, ni une sacramentalisation sans autre forme d’évangélisation ».
Passant à la question des vocations, aujourd’hui fragiles, et aux personnes consacrées, le Pape a affirmé que « les nombreuses communautés nouvelles qui se forment ont besoin du discernement attentif et prudent » des évêques « pour garantir une solide formation à leurs membres et accompagner les évolutions qu’elles sont appelées à vivre en vue du bien de toute l’Eglise ».
Et pour conclure il a rappelé à ses hôtes que le Burundi « a connu une histoire récente difficile, traversée par la division et la violence, dans un contexte de grande pauvreté qui malheureusement perdure. Malgré cela, les efforts courageux d’évangélisation que vous déployez dans votre ministère pastoral portent de nombreux fruits de conversion et de réconciliation. Je vous invite à ne pas faiblir dans l’espérance, mais à aller courageusement de l’avant, avec un esprit missionnaire renouvelé, afin de porter la Bonne Nouvelle à tous ceux qui l’attendent encore ou qui en ont le plus besoin, afin qu’ils connaissent enfin la miséricorde du Seigneur ».
Tout le discours du Pape= cliquez ici
SOURCE: VIS
http://www.news.va/fr/news/ad-limina-aux-eveques-burundais