Accueil » Posts tagged 'Rio de Janeiro'
Archives de Tag: Rio de Janeiro
Comment le Pape François réveille le géant endormi de l’Eglise : les laïcs
Lors de son voyage en Corée du Sud, il aura béatifié 124 martyrs… Tous des laïcs !
Samedi 16 août, près d’un million de Coréens ont été témoins de la véritable révolution que conduit le pape François au sein de l’Eglise catholique : les 124 martyrs coréens, tués en haine de la foi entre 1791 et 1888, que le pape a béatifiés au cours d’une messe célébrée à la Porte de Gwanghwamun à Séoul, ont un point commun, caractéristique : ils n’étaient ni prêtres ni religieux ; ils étaient tous laïcs. Certains n’avaient même jamais vu un prêtre de toute leur vie.
François, un pape « anticlérical » ?
Après les Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro, et son pèlerinage en Terre Sainte, François est venu jusqu’à ces latitudes pour présenter le message que lance à toute l’Eglise l’évangélisation de la Corée: une Eglise fondée par des laïcs et arrosée du sang des laïcs. Dans un certain sens, François est un pape « anticlérical ». Certes, sa vie et ses paroles (il suffit de lire ses homélies) témoignent de la valeur irremplaçable du sacerdoce. Cela étant, son enseignement n’est pas du tout “clérical”: il n’attribue pas, ni aux évêques ni aux prêtres, un rôle qui ne leur corresponde pas dans la vie sociale, ni même dans la vie ecclésiale.
Réveiller un géant endormi
Cinq décennies après le Concile Vatican II, l’Eglise catholique est encore trop « cléricale », trop dépendante de prêtres qui parfois ne se contentent pas de dispenser les sacrements, mais sont aussi des « managers», des gestionnaires d’œuvres ou d’institutions qui conviendraient davantage à des laïcs. La véritable révolution que le Pape François met en œuvre dans l’Eglise n’est pas tant la réforme de la Curie romaine, certes vitale pour le témoignage chrétien étant donné les problèmes de ces dernières années. Elle consiste surtout à réveiller ce « géant endormi », les laïcs. Même la réforme de la Curie romaine tourne autour de cet objectif, comme en témoigne le rôle essentiel que le Pape a conféré aux laïcs dans la gestion économique du Saint-Siège.
Une église de Corée fondée sans prêtre
En ce sens, l’origine de l’Eglise de Corée est un message d’une actualité prophétique : le Pape visite une église qui a été fondée sans un seul prêtre et représente aujourd’hui l’une des communautés les plus dynamiques du continent asiatique, avec plus de 100 000 baptêmes adultes par an. Lorsque le premier prêtre missionnaire, venu de Chine, arriva en Corée en 1794, il y trouva déjà 4 000 baptisés, qui avaient reçu le baptême des mains de laïcs. Les premiers catholiques du pays étaient des hommes de culture, qui avaient pris connaissance des textes bibliques et chrétiens traduits en chinois par des missionnaires occidentaux à Pékin, en particulier par le père jésuite Matteo Ricci.
Une vision fondée sur l’égalité homme-femme
Parmi eux se trouvait Lee Seung Hun, un fonctionnaire coréen qui se rendit de Corée, état vassal de l’empire, à Pékin, en 1784. Durant son voyage dans la capitale chinoise, il entra en contact avec les missionnaires, leur demanda le baptême, ainsi que des livres religieux pour nourrir la foi de ses amis coréens qui découvraient alors le christianisme. De retour dans son pays natal, il baptisa les autres membres du groupe, qui à leur tour baptisèrent les Coréens qui découvraient dans la figure de Jésus, le Fils de Dieu. Un cas unique dans toute l’histoire du catholicisme ! Dix ans plus tard, l’évêque de Pékin leur enverra le premier prêtre chinois, afin qu’ils puissent enfin célébrer l’Eucharistie. Très vite, la vision chrétienne de l’homme et de la femme, fondée sur l’égalité qui heurtait les enseignements de Confucius fondés sur la division en classes, et donc avec une dignité différente, conduisit à la persécution des chrétiens.
Un des facteurs majeurs ayant déclenché cette persécution aura été l’opposition du catholicisme au culte confucéen des ancêtres en Corée, perçu comme une idolâtrie par l’Eglise, car remplaçant la divinité dans la tradition de l’Eglise. Dès lors, le régime coréen considéra le christianisme comme un « culte maléfique », une secte détruisant les relations humaines et l’ordre moral traditionnel.
L’extermination totale des chrétiens
En 1802, le roi de Corée promulgua un édit d’Etat par lequel il ordonnait l’extermination des chrétiens, l’unique solution pour étouffer cette graine de folie, comme était perçu le christianisme. Le premier et unique prêtre fut tué. Mais, en pleine persécution, ces laïcs continuèrent à évangéliser leur pays, au prix de leur vie. Selon des sources locales, dans les persécutions des catholiques de Corée, sont morts plus de 10000 martyrs. Parmi eux figurent les nouveaux béatifiés proclamés par le pape, Paul Yun Ji-Chung et 123 de ses compagnons. Appartenant à une famille noble coréenne, Paul en découvrant Jésus, le Fils de Dieu, a refusé de rendre le culte aux ancêtres. Pour cette raison, à la mort de sa mère, il a refusé de l’enterrer dans le rite traditionnel, mais selon le rite chrétien. Cela conduisit les autorités à ouvrir une enquête, qui allait donner lieu à une grande persécution, appelé la persécution de Sin-HAE. Paul est mort martyr en 1791.
Martyrs et prophètes de l’Eglise du XXIe siècle
Et maintenant ces martyrs sont les prophètes de l’Église du XXIe siècle, selon le pape François, car ils montrent comment les laïcs mettent au centre de l’Eglise Jésus-Christ et la fraternité des enfants de Dieu, née du baptême. Ces laïcs et martyrs, a expliqué le Pape, « nous rappellent de mettre le Christ au-dessus de tout, et de voir tout le reste en ce monde en relation avec lui et avec son Royaume éternel. Ils nous provoquent à nous demander s’il y quelque chose pour laquelle nous serions prêts à mourir ». En outre, ils nous enseignent que leur témoignage au Christ est manifesté « par l’acceptation de l’égale dignité de tous les baptisés », qui « défiait les structures sociales rigides de leur temps ». « Leur exemple a beaucoup à nous dire, à nous qui vivons dans des sociétés où, à côté d’immenses richesses, grandit silencieusement la plus abjecte pauvreté; où le cri des pauvres est rarement écouté ; et où le Christ continue à appeler, nous demandant de l’aimer et de le servir en tendant la main à nos frères et sœurs dans le besoin ».
C’est là la révolution que le pape François introduit, celle d’une Eglise capable de dépasser la « cléricalisation » des laïcs et la « laïcisation » des prêtres. Une Eglise dans laquelle le « géant endormi », les laïcs, deviennent protagonistes de l’évangélisation, à travers le témoignage de leur vie quotidienne.
Traduit de l’édition hispanophone d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne (ALETEIA)
N’ayons pas peur des médias, les papes nous servent de bon exemple.
Avant de conclure mon article du 17 Aout de cette année sur l’univers digital comme espace et opportunité d’évangélisation, j’ai parlé des dangers dont beaucoup ont peur quand il faut se jeter dans cet univers de la communication. Mais cela partait de notre initiative, sans que quelqu’un nous pousse à répondre. S’il est dur pour nous de prendre l’initiative, je m’imagine combien il sera pénible de devoir répondre à une requête d’un journaliste, surtout s’il n’est pas de notre camp, de notre obédience.
En ces derniers jours, je suis resté longtemps à m’interroger sur la valeur des dernières interventions de nos deux Papes, le Pape François et le Pape Émérite, Benoît XVI, qui écrivent et répondent via le quotidien la Repubblica. Le pourquoi de ces quelques lignes? Simple: je ne puis m’empêcher de considérer que cela a servi de coup d’envoi, sinon « ré-envoi » de ceux qui ont peur d’affronter ce « monstre » qu’est ma presse. Je voudrais livrer ici quelques considérations.
Sur l’avion du retour des J.M.J de Rio de Janeiro, le Pape François a parlé aux journalistes de sa « peur » d’affronter la presse, une peur qui s’est effacée petit ) petit au cours de la conversation qu’il a tenue avec eux. Il leur a confié qu’il les a trouvés par contre sympathiques… Ainsi affronta-t-il tant de questions, librement (je n’ose pas dire à l’improviste!). Mais cela à été toujours de la sphère du normal. Qu’un pape donne une interview, des journalistes sont témoins de cela. mais que le Pape réponde à un athée, dans un journal qui n’est pas « Osservatore Romano » ou assimilés, mais dans Repubblica, cela a suscité beaucoup d’interrogations. Cela fut accru par le fait que le Pape Émérite fit de même quelques jours après en répondant à un mathématicien athée, via le même journal qui n’est pas beaucoup clément, du moins à mon avis, envers l’Église Catholique. Quelles leçons pouvons-nous en tirer?
J’en ai entendu et j’en connais qui tremblent quand ils entendent qu’un journaliste veut les voir, veut parler avec eux. Ils commencent à s’interroger sur ce qu’ils auraient combiné (c.à.d fait de mal) pour qu’ils attirent l’attention des journalistes. mais je pense qu’il nous faut profiter de l’occasion pour dire un mot qu’il vaut la peine de dire, étant donné que ce journaliste ne pourra pas retourner à la rédaction sans le matériel nécessaire pour son service. Tu ne diras rien, peut-être, par « fausse précaution », mais tu n’empêcheras pas les autres de dire ce qu’ils pensent et « ce qu’ils pensent que tu aurais dit ». Les deux Papes, en entrant en dialogue avec le monde (même celui athée!), ils n’ont fait que répondre à l’invitation de Saint Pierre qui nous demande d’être toujours prêts à rendre le raison de notre foi à ceux qui ne le demande (1 Pierre 3,15).
Il y a ensuite le danger, ou mieux, la peur d’être critiqué. J’estime qu’il est question de mémoire, étant donné que nous sommes souvent ds hommes de « courte mémoire ». Quand est-ce qu’une intervention du Pape n’a pas fait objet d’analyse, de critique, souvent même peu courtoises? Pensons-nous que ce soit le choix de s’exprimer par le canal d’un journal laïc (au sens occidental du terme) qui est à la base des réactions? Loin de là. par ailleurs, beaucoup sont revenus sur cette ouverture d’esprit qui va trouver l’autre dans son milieu de vie, de travail: il s’agit, pour reprendre les termes du Pape, de « sortir jusque dans les périphéries existentielles de la vie« . Qu’on se détrompe donc. Ce n’est pas le fait de parler au micro du journaliste qui fait réagir, mais la nature même du message qui dérange, peu importe la manière dont tu le livre.
En concluant, je pense qu’une invitation nous est lancée de la part de l’Église: n’ayons pas peur de parler, de témoigner de nos convictions de chrétiens, fût-ce devant le micro du journaliste. Ce dernier est en avant tout préoccupé de recevoir du matériel pour écrire, pour parler. Avez-vous jamais vu sortir un journal avec des pages vides, ou bien entendu un édition d’informations où l’on s’excuse parce qu’il n’y a pas eu de nouvelles à raconter? SI tu ne dis rien, les autres le diront à ta place et souvent même contre toi-même. Pourquoi alors avoir peur quand le Pape nous y devance et se donne pour exemple?
JMJ: Le Pape est arrivé à Rio de Janeiro.
Le Pape François est déjà arrivé à Rio de Janeiro ce soir et a été accueilli par une foule immense. L’accueil a été chaleureux, ponctué par les chants d’une chorale de jeunes. Le Pape est ensuite monté dans une voiture banale, une Fiat de petite taille pour rejoindre le centre- ville et les jardins du palais de Guanabara, siège du gouverneur de l’état de Rio. Un trajet mouvementé puisque de nombreuses personnes enthousiastes ont pris d’assaut la chaussée, tentant de saluer le Saint-Père, allant jusqu’à bloquer son véhicule. La sécurité de la ville n’avait semble-t-il pas prévu de barrière. Le pape a ensuite effectué quelques kilomètres en « papamobile », avant de monter dans un hélicoptère pour rejoindre le palais Guanabara. Voici in extenso le discours que le Pape a prononcé à la cérémonie d’accueil.
BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE
RIO DE JANEIRO – 22.07.2013 – 17:00
Guanabara
Cérémonie de bienvenue
(Traduction officielle)
Madame la Présidente,
Illustres Autorités,
Frères et Amis !
Dans sa tendre Providence, Dieu a voulu que le premier voyage international de mon Pontificat m’offre la possibilité
de retourner dans cette Amérique latine bien-aimée, concrètement au Brésil, nation qui se vante de ses liens forts avec le
Siège Apostolique et de ses profonds sentiments de foi et d’amitié qui l’ont toujours maintenue unie de façon particulière
au Successeur de Pierre. Je rends grâces pour cette bienveillance divine.
J’ai appris que pour avoir accès au peuple brésilien, il fallait entrer par la porte de son coeur immense ; qu’il me
soit donc permis aujourd’hui de frapper délicatement à cette porte. Je demande la permission d’entrer et de passer cette
semaine avec vous. Je n’ai ni or ni argent, mais je vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux : Jésus Christ ! Je
viens en son Nom pour alimenter la flamme d’amour fraternel qui brûle dans chaque coeur ; et je désire que mon salut vous
rejoigne tous et chacun : « La paix du Christ soit avec vous ! ».
Je salue avec déférence Madame la Présidente et les membres distingués de son Gouvernement. Je la remercie de
son généreux accueil et des paroles par lesquelles elle a voulu manifester la joie des Brésiliens pour ma présence sur leur
sol.
Je salue aussi Monsieur le Gouverneur de cet État, qui nous accueille gentiment dans le Palais du Gouverneur, et
le Maire de Rio de Janeiro, ainsi que les membres du Corps diplomatique accrédité auprès du Gouvernement brésilien, les
autres Autorités présentes et tous ceux qui ont rendu possible ma visite.
Je voudrais adresser un mot affectueux à mes frères Évêques, auxquels il incombe le devoir de guider le troupeau
de Dieu dans cet immense pays, et à leurs chères églises particulières. Par cette visite, je désire poursuivre la mission
pastorale propre à l’Évêque de Rome qui est de confirmer ses frères dans la foi au Christ, de les encourager à témoigner
les raisons de l’espérance qui vient de lui et de les stimuler à offrir à tous les richesses inépuisables de son amour.
Comme on le sait, la principale raison de ma présence au Brésil dépasse ses frontières. En effet, je suis venu pour
les Journées mondiales de la Jeunesse. Je suis venu rencontrer les jeunes venus de toutes les parties du monde, attirés par
les bras grands ouverts du Christ Rédempteur. Ces jeunes veulent trouver refuge dans ses bras ouverts, tout proche de son
Coeur, écouter à nouveau son appel clair et puissant : « Allez donc ! De toutes les nations, faites des disciples » .
Ces jeunes viennent de continents divers, parlent des langues différentes et sont porteurs de cultures variées ;
cependant ils trouvent dans le Christ les réponses à leurs plus hautes et communes aspirations et ils peuvent se rassasier
d’une vérité limpide, d’un amour authentique qui les unissent au-delà de toute diversité.
Le Christ leur offre une place, sachant qu’il n’y a pas d’énergie plus puissante que celle qui se dégage du coeur des
jeunes quand ils sont conquis par l’expérience de l’amitié avec lui. Le Christ a confiance en eux et leur confie l’avenir de
sa propre mission : « Allez donc, faites des disciples ! » ; allez au-delà de ce qui est humainement possible et suscitez un monde
de frères. Mais les jeunes aussi font confiance au Christ, ils n’ont pas peur de risquer avec lui l’unique vie dont ils disposent,
parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas déçus.
En commençant ma visite au Brésil, je suis bien conscient qu’en m’adressant aux jeunes, je parle aussi à leurs
familles, à leurs communautés ecclésiales et nationales d’origine, aux sociétés dans lesquelles ils sont insérés, aux hommes
et aux femmes dont dépend l’avenir de ces nouvelles générations.
Il n’est pas rare chez vous d’entendre les parents dire : « les enfants sont la pupille de nos yeux ». Comme elle est
belle cette expression de la sagesse brésilienne qui appliquent aux jeunes l’image de la pupille des yeux, la fenêtre à travers
laquelle la lumière entre en nous et nous offre le miracle de la vision ! Qu’en sera-t-il de nous si nous ne prenons pas soin
de nos yeux ? Comment pourrons-nous avancer ? Mon souhait est que durant cette semaine, chacun de nous se laisse
interpeler par cette question provocatrice.
La jeunesse est la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde, et elle nous propose donc de grands défis.
Notre génération se révèlera à la hauteur de la promesse qui est en chaque jeune quand elle saura lui offrir un espace et lui
assurer les conditions matérielles et spirituelles nécessaires à son épanouissement ; quand elle saura lui donner de solides
fondements sur lesquels il puisse construire sa vie et lui garantir la sécurité et l’éducation afin qu’il devienne ce qu’il peut
être ; quand elle saura lui transmettre des valeurs enracinées pour lesquelles il vaille la peine de vivre et lui assurer un
horizon transcendant pour apaiser sa soif de bonheur authentique et sa créativité dans le bien ; et quand elle saura lui
confier en héritage un monde qui corresponde à la mesure de la vie humaine et réveiller en lui les meilleures potentialités
pour être protagoniste de son lendemain et co-responsable du destin de tous.
Pour conclure, je demande à tous la gentillesse de l’attention et, si possible, l’empathie nécessaire pour établir un
dialogue entre amis. En ce moment, les bras du Pape s’élargissent pour embrasser toute la nation brésilienne, dans sa
richesse humaine, culturelle et religieuse complexe. De l’Amazonie à la pampa, des régions arides au Pantanal, des petits
villages aux métropoles, que personne ne se sente exclu de l’affection du Pape. Après-demain, s’il plaît à Dieu, j’ai l’intention
de vous recommander tous à Nossa Senhora Aparecida , en invoquant sa maternelle protection sur vos maisons et vos
familles. En attendant, je vous bénis tous. Merci pour l’accueil !