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Pâques, c’est la Fête du grand passage à la suite de notre Berger, le Christ.

 » … pour qu’ils aient la vie, et en abondance. »

Cette semaine marque un tournant dans les évangiles du temps pascal. Jusqu’ici tournés vers la résurrection elle-même, voici qu’ils s’ouvrent vers l’engagement de ceux qui accueillent le ressuscité et vers la croissance de l’Eglise. La liturgie nous oriente déjà vers la Pentecôte, sous la conduite du premier Apôtre, saint Pierre.

Pour commencer, nous entendons la suite du discours de Pierre au matin de la Pentecôte. Il s’adresse aux pèlerins venus nombreux à Jérusalem pour cette grande fête liturgique. Ils viennent fêter le don de la Loi que Dieu fait à son peuple pour le conduire au bonheur. Pendant la liturgie de ce jour, le livre de Ruth est proclamé. Ruth est cette « femme parfaite » (Rt 3,11) qui devint, pour avoir osé suivre l’exemple d’Abraham jusqu’au bout, l’aïeule du roi David, figure du Messie. Cette liturgie est donc également celle où l’on s’interroge sur le Messie.

Tel est le contexte de la célébration.

Alors retentit la voix de Pierre : « il s’agit de Jésus le Nazaréen (…) Que tout le peuple d’Israël en ait la certitude : ce même Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ ». Le message est clair. Pierre est convaincu que Dieu ne cesse jamais d’appeler les hommes, mêmes ceux qui sont loin, ou mieux, même ceux qui se croient être loin. Le message est reçu. La preuve en est qu’il entraîne un changement de comportement. «Que devons-nous faire ? » demande-t-on à Pierre. 

Cette question n’est pas un détail. Elle vaut pour nous également : nous mesurons notre accueil de la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ au changement de vie qu’elle entraîne, à la conversion qu’elle suscite. Cette conversion, à laquelle nous avons à nous préparer, se fait dans et par le don de l’Esprit-Saint ; mais la question centrale est de se situer par rapport à Jésus.

L’importance de la place que nous faisons à Jésus dans nos vies est dite par saint Pierre, qui introduit dans la deuxième lecture la figure du berger veillant sur son troupeau, et par saint Jean, qui rapporte deux paraboles de Jésus, ce qui est exceptionnel dans le quatrième évangile. La figure pacifique du berger n’est pas une version édulcorée du messie. Ses brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix, mais cet appel à la vie prend toujours les chemins déconcertants de la Croix. Qui parmi nous ne vit pas la bataille contre le doute si il se trouve dans des moments déconcertants, douloureux, etc ? Nous sommes devant une image importante de la vie : le bercail n’est pas un lieu de sûreté, mais un lieu où il faut se défendre des bandits. Oui, ma vie chrétienne est un combat. « C’est bien à cela que vous avez été appelés, confirme saint Pierre, puisque le Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses traces ». Ainsi, le Bon Berger fait mieux que veiller sur nous, il fait que nous ne sommes jamais seuls dans la souffrance et que nos souffrances ont désormais un sens et une issue heureuse : « c’est par ses blessures que vous avez été guéris ».

C’est dans ce contexte que nous pouvons aborder la figure du messie comme berger.

La première constatation est que le titre de « Bon Berger » est ici abusif. Jésus se présente comme « la Porte des brebis ». Cette porte est d’abord celle qui permet de distinguer les voleurs et les bandits du berger des brebis. Les voleurs ne passent pas par la Porte. Ceux des hommes qui œuvrent dans l’ombre et escaladent par un autre endroit. Ensuite, dans la deuxième parabole, la porte des brebis est ouverte pour laisser les brebis sortir librement. Le berger a disparu, ceux qui appellent sont les voleurs – mais les brebis ne les écoutent pas – et les brebis passent par la porte pour accéder aux verts pâturages que nous raconte le psaume 23, c’est-à-dire au salut : Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer où il me conduit.

Les deux paraboles se complètent pour peindre la centralité de Jésus, mais elles ouvrent sur deux attitudes du troupeau. Dans le premier mouvement, le troupeau suit le berger unanimement, répondant à son appel ; dans le deuxième, les brebis se décident en toute liberté à passer la porte qui mène aux pâturages. L’un ne va donc pas sans l’autre. L’appel de Dieu est impératif, rien ne s’oppose à lui, mais notre liberté doit s’exprimer pleinement.

 Finalement le rôle du Seigneur est d’ouvrir une brèche. Il est la Porte de la prison de notre péché. Dans sa conclusion, Jésus ne parle en effet plus de brebis mais de personnes : « si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ». Ces paroles nous permettent de mieux peser l’unité des textes de ce dimanche dit « du Bon Pasteur ». La fête de la Résurrection est la fête de la Pâque, celle du grand passage à la suite de notre berger. La résurrection de Jésus a ouvert la porte du royaume, le passage libérateur vers le Père. Mais le suivre nécessite que notre comportement change, à l’image des auditeurs de saint Pierre dans la première lecture. Pour faire pleinement notre Pâques, il nous faut accueillir l’Esprit qui bouleverse nos vies et nous donne la liberté de passer de l’autre côté de la Porte.

Tout est entre nos mains. Habitués à la pénombre de nos bercails, une brèche s’ouvre sur le monde illuminé par la Résurrection. Habitués au silence de la mort qui fait en nous son œuvre, la voix du bon berger retentit et nous appelle à la vie. A nous de choisir librement de suivre celui qui se met au service de notre liberté. Désirons-nous habiter la maison du Père « pour la durée de nos jours », comme nous le chantons dans le psaume 23 ? Ou rester, « errants comme des brebis » à la merci des voleurs ? 

Ce choix que nous avons à faire est réel mais il n’est pas option. L’invitation de Jésus concerne tout homme, même les voleurs. Jésus est le chemin, même pour ceux qui s’opposent à lui. En ces temps où l’on tente de réduire la foi à une orientation privée et relative, la question de ce jour est franche : sommes-nous convaincus qu’il n’y a pas d’autre guide que Jésus, pas d’autre passage possible que le Christ ? Il n’y a qu’une vérité, c’est lui-même. Toutes les autres n’existent et n’ont de valeur que dans la mesure où elles y conduisent, dans la mesure où elles viennent de lui. Cette vérité suscite l’adhésion et implique un changement de vie.

En ce jour où l’Eglise nous demande de prier pour les vocations, implorons pour nos jeunes la grâce de l’écoute de la Parole du Bon Berger, spécialement en notre temps où nombreuses sont les voix qui appellent.

Seigneur, donne-nous de faire avec toi le grand passage, car tu es notre Pâque, tu es le chemin qui mène vers le Père, le chemin de la vie. Donne-nous de ne rien préférer à la grâce que tu nous fais. Tu prépares pour nous une table à la face de nos ennemis, tu répands sur nous le parfum et notre coupe est débordante. Grâce et bonheur nous accompagnent tous les jours de notre vie. Dans la joie et la reconnaissance nous passons la Porte des brebis pour la maison du Seigneur tous les jours de notre vie. Ainsi soit-il.

La paix soit avec vous! Recevez l’Esprit-Saint et soyez apôtres de la miséricorde de Dieu.

«La paix soit avec vous». L’Évangile d’aujourd’hui se situe: «après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine». Jésus est déjà ressuscité, certaines femmes affirment l’avoir vu, mais que vaut le témoignage d’une femme à cette époque. Les disciples ne veulent pas y croire ou n’osent pas y croire. Ils ont perdu l’espérance et ils se sont enfermés par peur des juifs. Cependant Jésus apparaît au milieu d’eux ; comme souvent, c’est lui qui fait le premier pas, celui qui s’approche en premier. Il aurait pu commencer en leur reprochant leur lâcheté, mais il préfère leur donner la paix. Il ne s’agit pas de n’importe quelle paix, comme cette paix superficielle qu’on peut expérimenter quand notre voisin nous laisse tranquille. Jésus leur donne sa paix, celle qui ne dure pas seulement un court moment mais qui est stable, qui dure même pendant les épreuves. C’est une paix qui chasse toutes les peurs et qui redonne l’espérance. Jésus l’a donnée à ses disciples, mais, aujourd’hui, il veut la donner aussi à chacun d’entre nous.

En ce premier dimanche après Pâque (qui est le 2ème en fait), l’Eglise nous invite aussi à tourner notre attention vers le mystère de la Divine Miséricorde, selon la demande de Jésus lui-même à Sainte Faustyna Kowalska : « Je désire qu’il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que cette image que tu peindras, soit solennellement bénie le premier dimanche après Pâques. Ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde ».

Pourtant, quel rapport la figure de Thomas doutant de la résurrection du Seigneur et demandant des preuves bien concrètes de celle-ci peut-elle avoir avec le mystère de la miséricorde divine célébré en ce jour ?
«Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n’y croirai pas» : Somme toute, une telle requête n’est-elle pas normale ? En effet, serait-il bien raisonnable d’engager toute sa vie à la suite de ce prétendu ressuscité sans un minimum de garanties ? 
Ce qui est touchant c’est que Jésus va consentir à cette demande de Thomas. En invitant son Apôtre à avancer la main et à la mettre dans son côté, il va bien lui donner une «preuve» tangible de sa résurrection. Mais en même temps, il lui intime de cesser d’être incrédule et de devenir croyant. 
Cette injonction n’aurait pas de sens s’il s’agissait seulement de «croire» en la résurrection, puisque celle-ci est maintenant pour Thomas de l’ordre de l’évidence sensible. C’est ici que nous devons être bien attentifs.

En fait, Jésus invite Thomas à dépasser une incrédulité qui ne concerne pas le fait de la résurrection mais son interprétation. C’est au niveau du sens à donner à l’événement de la résurrection du Seigneur que Thomas doit passer de l’incrédulité à la foi. 

Les disciples lui avaient annoncé pleins de joie : «Nous avons vu le Seigneur !». Certes ils avaient bénéficié d’une apparition du Ressuscité ; mais nous savons que chez saint Jean, le verbe «VOIR» ne désigne pas une vision sensible, mais la perception nouvelle qui s’ouvre au regard du croyant grâce à l’action de l’Esprit, comme le récit nous le suggère par le geste du Seigneur qui souffle sur eux en disant : «Recevez l’Esprit Saint». 
Ce que les Apôtres ont « vu » de part l’œuvre de l’Esprit en eux c’est le véritable sens de l’événement de la résurrection à savoir le triomphe de la miséricorde divine. Nous le percevons à travers les paroles de Jésus qui leur donne le pouvoir de pardonner révélant ainsi le sens rédempteur de sa Passion glorieuse. Ils sont invités à partager la grâce dont ils sont les premiers bénéficiaires. Et c’est bien ici qu’ils doivent entrer dans la foi car cette grâce demeure invisible : rien dans l’ordre sensible ne permet de vérifier le pardon des péchés.

Nous comprenons alors que l’acte de foi que Thomas est invité à poser est celui de croire que la miséricorde du Seigneur a triomphé de son péché. Le Ressuscité l’appelle à sortir d’une culpabilité qu’il entretenait sans doute en lui depuis la mort du Seigneur pour accueillir la vie nouvelle de son Esprit : « La paix soit avec vous ». Comment ne pas réentendre ici ces paroles de Jésus à sainte Faustine : « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’adressera avec confiance à la Divine Miséricorde », comme on le lit dans Journal, (p. 132), autrement dit lorsqu’elle croira que ma Miséricorde a triomphé de tout péché, de toute mort.

Maintenant, Thomas aussi a «vu le Seigneur» et a confessé son Dieu, le Père de Jésus Christ son Seigneur, qui dans sa grande miséricorde vient de le faire renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l’héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement, comme nous le lisons dans la 2ème lecture. Il sait qu’il est réconcilié avec le Père et peut à son tour devenir héraut de ce pardon dont il est bénéficiaire.

En ce jour, où Jésus a promis à Sainte Faustine que ceux qui imploreraient sa Divine Miséricorde recevraient beaucoup de grâces, nous pouvons nous interroger : N’avons-nous pas besoin nous aussi du signe offert à Thomas à savoir le Cœur ouvert du Ressuscité ? En effet, quel sens donnons-nous à l’événement de la Pâque de notre Seigneur, à sa mort et à sa résurrection ? Osons-nous croire qu’ « ensevelis dans la mort avec Jésus par le baptême, nous vivons nous aussi dans une vie nouvelle, celle du Christ ressuscité par la gloire du Père»? 
Ne nous est-il pas arrivé, devant notre péché, de nous enfermer dans la culpabilité ? Les plaies ouvertes de Jésus ne nous parlent-elles pas plus souvent de condamnation que de miséricorde ? La figure de Thomas et l’attitude de Jésus à son égard peuvent ici nous être d’un grand secours. Nous aussi avons besoin de «VOIR», de croire, que les plaies de Jésus, que l’eau et le sang jaillis de son côté, nous parlent de vie et non pas de mort.

En ce dimanche, contemplons comme Thomas ce Côté ouvert pour nous et écoutons Jésus nous dire : «En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces; qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de moi, même si ses péchés sont comme de l’écarlate.»
A cette Miséricorde, nous voulons nous abandonner avec confiance. Evidemment, cela ne profitera pas seulement à nous! Après en avoir fait l’expérience, nous devrons à notre tour, en faire preuve à l’égard de nos frères, aussi bien au niveau de la communauté ecclésiale qu’au niveau personnel. De l’expérience de la miséricorde gratuite de Dieu naît la capacité et l’exigence de faire preuve de miséricorde les uns envers les autres : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». De cette miséricorde et de son exercice concret naît la communion fraternelle parce qu’à travers son fruit de réconciliation elle efface toutes divisions. C’est ce que chaque communauté de croyants est appelé à vivre et à témoigner. Dans la 1ère lecture, Saint Luc nous le rappelle à travers l’exemple de la première communauté chrétienne.

«Seigneur Ressuscité, merci pour le don de ta Miséricorde offerte à ton Eglise et à l’humanité toute entière. Toi qui connais le cœur des hommes, tu connais nos faiblesses, et c’est pourquoi tu ne nous laisses jamais seuls. Tu seras toujours le premier à venir à notre rencontre, comme tu l’as fait avec tes disciples et saint Thomas. Merci, Seigneur, parce que tu nous donnes à nous aussi, ton Esprit, ta paix et ta joie. Merci, pour tes prêtres à qui tu as donné le pouvoir de pardonner les péchés. Merci pour Saint Jean Paul II. le grand Apôtre de la miséricorde divine. Merci parce que tu es resté avec nous dans le tabernacle. Que peut-on te demander de plus? Redisons donc notre foi avec les paroles de saint Thomas: «Mon Seigneur et mon Dieu!»



Alléluia! Il est ressuscité comme il l’avait dit. Alléluia! Alléluia! Amen!

Frères et sœurs, en cette nuit qu’illumine la splendeur du Christ ressuscité, nous sommes invités à célébrer notre propre passage de la mort à la vie. En appelant Jésus à une vie nouvelle, Dieu n’a pas annulé ni banalisé sa mort humaine, il en a plutôt changé la signification. La résurrection de Jésus atteste que l’épreuve angoissante de la mort ouvre un passage vers la communion avec Dieu, pour qui s’est abandonné à Lui. Le mot « Pâques » désigne donc ce nouvel « exode » hors du pays de l’idolâtrie, du mensonge et de la violence, comme il en aura été pour la vie de Jésus et surtout durant son procès qui n’a pas même duré 24 heures alors qu’il a eu comme fin la peine capitale. Quelle rapidité ainsi étrangère à nos juridictions ! La résurrection que nous célébrons à Pâques accomplit dans le mystère quotidien de notre renaissance, si magnifiquement évoqué par les grands symboles de la veillée pascale : la lumière, la parole, l’eau (de baptême), le pain et la coupe eucharistique.
Pour commencer voyons comment il est mis en scène. Il y a un tremblement de terre, et l’ange ressemble à un éclair. Ce sont des signes eschatologiques, nous sommes donc à la fin des temps. De plus, l’ange est assis sur la pierre, montrant la maîtrise absolue de Dieu sur la mort, qui est le signe de l’avènement de la fin des temps.

Il porte un vêtement blanc, le même que l’on a vu briller au jour la transfiguration que nous méditions au deuxième dimanche du Carême. Sa descente du ciel est le mouvement même de l’Esprit Saint lors du baptême de Jésus. Ces éléments montrent que toutes les théophanies de l’évangile sont convoquées. Mais l’ange lui-même est un rappel. Nous l’avons connu en effet au début de l’évangile. Cet ange qui vient nous orienter vers la Galilée, est celui est descendu à Nazareth annoncer la venue du Sauveur à un certain Joseph, charpentier de son état.

Mais aujourd’hui, l’ange n’est plus une figure diffuse qui parle dans un songe. Il brille. Son éclat nous dit que la résurrection est l’événement vers lequel toute l’Ecriture converge, il signifie que la résurrection est la source de la lumière qui éclaire la Loi, les prophètes et toutes les écritures. Voilà qui peut nous rendre attentifs à certaines paroles de l’ange. « Il est ressuscité comme il l’avait dit », nous dit-il. Cette scène n’est donc pas dans l’ordre de la représentation, mais dans l’ordre la foi ! Cela veut dire que ce message nécessite notre adhésion.

La résurrection nous demande une prise de position. Il nous faut choisir à quel groupe nous voulons appartenir. Celui des soldats, qui refusent de lire le signe du tombeau vide, et sont comme morts d’avoir refusé le jaillissement de la vie, ou celui des saintes femmes, qui, toutes tremblantes, accueillent le signe et la parole qui leur sont donnés. Il faut noter que l’Evangile ne décrit pas le comment de la résurrection : il faut y croire. On nous parle de l’ange qui ouvre le tombeau en roulant la pierre pour que les femmes puissent constater que le tombeau est vide : « venez voir l’endroit où il reposait ». Elles étaient en recherche devant le tombeau vide, et elles ont finalement rencontré Jésus, le Vivant.

Ainsi, si la rencontre avec Jésus est si simple, si naturelle, et presque anodine (elle ne tient que deux versets à la fin de l’évangile), c’est parce que la foi nous rend accessible les réalités que nous cherchons. « Je vous salue », dit Jésus, montrant ainsi qu’il nous a définitivement acquis la familiarité avec Dieu que nous avions perdue. Il n’est pourtant pas question de s’attarder avec le Maître, de le maintenir près de nous : il nous invite à courir annoncer la Bonne Nouvelle. « Vite » nous dit l’ange. Voilà alors comment la résurrection fonde l’Eglise. L’ange invite les femmes à vite transmettre cette nouvelle à la communauté des apôtres en déroute et dispersés par le scandale de la mort du Maître. Le Ressuscité lui-même prend la tête du groupe en les précédant au lieu du rassemblement, la Galilée des nations qui sera le départ de cette nouvelle communauté aux dimensions universelles.

Il y a urgence donc, nos frères doivent savoir, toutes nos Galilées attendent l’aurore de ce jour où l’on peut enfin crier : « Alleluia, Jésus est ressuscité ! Venez et vous le verrez ! »

 

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