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Ayons un regard ouvert au bien, bienveillant envers tous. Notre Dieu embrasse largement. Il s’offre à tous.
Dieu qui vient à notre rencontre dans cette liturgie est un Dieu qui embrasse largement ! La première lecture et les premiers versets de l’Évangile du jour, nous disent quelque chose du sens de l’ouverture de notre Dieu. Il n’est pas le Dieu d’une secte, d’un cercle fermé, il est le Dieu pour tous. Il s’offre à tous. La deuxième lecture et les derniers versets de l’Évangile, nous amènent, sans transition et sans détour, à la question du mal, plus exactement à la responsabilité humaine dans cette question. Un Dieu qui embrasse largement !
Une tentation vieille comme l’humanité : celle de se croire les meilleurs, les dépositaires exclusifs de la vérité, les seuls qui font le bien. C’est une tentation qui touche les sociétés et les communautés dans leurs diversités. Même l’Eglise du Christ n’est pas épargnée, comme il en a été le cas aussi dans l’Ancien Testament. Dieu notre Père a déposé des semences du bien en toute personne créée à son image et à sa ressemblance, et ces semences peuvent toujours porter du fruit même quand on ne s’y attend pas. Dieu veut le salut de tous. C’est pour cela qu’il veut modeler notre intolérance par la réaction de Moïse qui souhaiterait que chaque Israélite soit docile à l’Esprit de Dieu et sache se gouverner et aider les autres ; même son de cloche chez le psalmiste qui reconnait que personne ne peut discerner tous ces erreurs, parce qu’il en aura toujours celles qui nous échappent et en profite pour demander pardon pour des péchés d’orgueil. Jésus donne douche froide à Jean pour ses prétentions qui risquent d’éclipser même la place du Maître : « nous avons voulu l’en empêcher parce qu’il n’est pas de ceux qui nous suivent ».
La 1ère communauté des fidèles a dû affronter ce problème, si vraiment (suite…)
Les yeux fixés sur Jésus-Christ, dans la foi, engageons-nous pour un monde réconcilié.
L’évangile de Marc associe à Jésus tenté dans le désert les personnages qui figurent dans les récits de la création : l’esprit, le tentateur, les bêtes sauvages, les anges. Ce sont les hommes qui ont transformé en désert ce jardin des origines. Il dépend alors de chacun de nous, mais aussi de nos entreprises collectives, que ce monde défiguré redevienne une terre habitable et fraternelle. Les 40 jours du Carême renvoient à l’épreuve du déluge qui ne fut pas la fin de tout, mais une renaissance et un nouveau départ, comme le dit la 1ère lecture, autrement dit, un baptême avant la lettre comme nous le fait méditer la 2ème lecture. En effet, comme l’arche a sauvé Noé du déluge, ainsi la croix et la résurrection de Jésus-Christ ont sauvé tous les hommes de la domination de la mort et du péché. Telles sont les mots d’encouragement de l’apôtre Pierre qui s’adresse à une communauté meurtrie par la souffrance, et qu’il veut reporter aux origines de sa force et son espérance : Dieu n’oublie jamais celui qui se confie à lui, même dans les dures épreuves.
Emprisonnée dans le cercle infernal de la souffrance, de la maladie, de la mort et du péché, l’humanité n’a cessé d’espérer et de lutter pour qu’un jour vienne où le mal à l’œuvre dans le monde soit vaincu. Nul homme pourtant n’y est parvenu. Le peuple de Dieu maintenait vivante cette espérance en attendant le jour où Dieu lui-même viendrait prendre en main la lutte des hommes contre le mal, où il manifesterait son règne.
La Bonne Nouvelle: Dieu nous a pas abandonnés.
Telle est la Bonne Nouvelle que Jésus annonce : l’heure est arrivée où Dieu se mêle aux hommes pour que l’amour ait le dernier mot sur la terre, l’heure du « règne de Dieu est là ». Avant de montrer cet amour de Dieu à l’action dans la vie de Jésus le Libérateur, Marc nous présente les signes de la victoire prochaine : en Jésus notre frère, l’homme a vaincu Satan et vit dans un univers réconcilié, paix avec les bêtes sauvages, en communion avec Dieu dont les anges viennent le servir. C’est le signe d’une réconciliation cosmique, anticipation de l’eschatologie où « le loup habitera avec l’agneau, … le petit enfant jouera sur le repaire de l’aspic,… » (Isaïe 11,1-9); c’est l’accomplissement de l’alliance scellée entre Dieu et Noé et dont l’arc-en-ciel est le signe.
Comme Adam, Jésus nous est présenté au milieu des animaux et des anges qui le servent. Comme Adam aussi, il est tenté par Satan. A la différence d’Adam, il ne se laisse pas vaincre de la peur et de la mort et ainsi reprend et sauve l’hérédité de Jean-Baptiste qui est déjà tombé, tête haute cependant, dans les mains des ennemis de la vérité.
«Notre Père,… nous laisse pas succomber à la tentation…»
Dans le langage courant, le mot «tentation» est souvent dévalué, infantilisé. Être «tenté», c’est, pour un enfant, avoir envie de faire ce que les parents ont interdit» : voler et manger de la confiture, des bonbons… voler de l’argent… Pour les adultes, formés par une éducation de tabous, être tenté, c’est, habituellement, «avoir envie de faire des choses sexuelles défendues»… Dans l’évangile, la tentation, c’est autrement sérieux que cela ! La tentation fondamentale porte sur la «foi», ou la «non–foi» en Dieu. La vraie tentation est liée au «baptême», c’est une tentation propre de Dieu.
Les juifs, premiers auditeurs de Jésus… et les premiers chrétiens, au moment où Marc écrivait ce récit de tentation… et nous, aujourd’hui… avouons que nous sommes souvent déçus par ce Dieu qui devrait se montrer un peu plus ! Dans le Notre Père, on ne parle pas « des tentations », mais de « la tentation ». Cette «tentation» est fondamentale, constante : nous sommes tentés de mépriser ce Jésus, ce Fils de Dieu, dont la qualité de Messie est si peu évidente, en particulier au moment où il meurt sur la croix, au moment où il laisse ses fidèles succomber à tant de barbarie humaine. Au plein de la guerre civile entre Burundais, on a vu circuler un livret des Témoins de Jéhovah qui s’intitulait : « Abantu b’Imana baroye hehe » ? (Mais où sont allés les hommes de Dieu) et cela semblait logique, vue la cruauté dont certains se sont rendus coupables. Mais au fond, la question pouvait être posée autrement : « Au juste, où était Dieu au cours de cette folie » ? Et c’est cette dernière question qui fut posée au Rwanda voisin où l’on chante : « Mana ube hafi, maze utabare isi yawe…. Aho ibyo byose byaba ga, wari he ? » (Ô Dieu, dépêche-toi à sauver ta terre… Où étais-tu quand tout ceci se déchaina).
Au fond, c’est nous, le peuple des «croyants», qui tentons Dieu, en lui demandant d’être autre que ce qu’il a choisi d’être : un Dieu caché… «La tentation biblique par excellence, c’est de « demander à Dieu des miracles» : qu’il sorte de sa cachette ! «Au désert, vos pères m’ont tenté et provoqué… Quarante ans, cette génération m’a déçu» (Psaume 94, 9). «Que de fois, ils m’ont bravé au désert… de nouveau ils tentaient Dieu» (Psaume 77, 40-41). Il me vient en tête cette belle mélodie de la liturgie de heures du Carême : « Dans le désert, je cherche ta face, dans le désert loin da la rumeur,… Au Dieu caché, tu veux parler à mon cœur » ! « Les juifs demandent des miracles, et les Grecs recherchent la sagesse, mais nous, nous prêchons un messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens» (1Co 1,22-23).
Que ton Esprit nous accompagne tout au long de ce temps du renouveau, Dieu notre Sauveur, pour que nous résistions à la tentation de saccager le merveilleux jardin que tu nous a confié. Rends-nous attentifs à la Parole de Jésus, ton Fils et notre frère en qui nous croyons et espérons arriver là où tu nous attends. Ainsi soit-il.
Les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu.
Chers amis,
Au seuil du carême, voici la triple tentation de Jésus telle que la rapporte Matthieu. Ce récit annonce un affrontement décisif entre le règne de Dieu et celui de Satan. L’issue victorieuse est promise à ceux qui, à l’exemple de Jésus, refusent de trahir leur vocation reçue de Dieu, au profit des prestiges fallacieux de la richesse, du merveilleux ou de la puissance. C’est là le ressort de toute tentation, comme le rappelle la Genèse en évoquant le péché d’Adam et d’Eve. Pout avoir voulu outrepasser leur condition de créatures, l’homme et la femme découvrent leur indigence et leur vulnérabilité, au lieu du savoir et du pouvoir convoités. L’évangile de la tentation, en montrant que Jésus a résisté au mirage d’un messianisme surhumain, place chacun devant ce choix crucial : pour ou contre la Parole de Dieu.
N’ayons pas peur de l’épreuve.
N’ayons pas peur, nous sommes avertis. Matthieu et les autres évangélistes soulignent que Jésus fut conduit au désert par l’Esprit, après le baptême. Elle fait donc partie du projet de Dieu sur son Fils. Il s’ensuit donc que notre baptême, nos vœux,… ne nous mettent pas à l’abri !!!. Dans la Bible, la « tentation » signifie « la mise à l’épreuve » = kugeragezwa en Kirundi et ça tombe bien comme sens. En ce sens, la tentation pourrait être quelque chose de positif. Ne faut-il pas qu’un amour ait été éprouvé pour savoir s’il est vraiment solide et vrai, et, s’il ne cède même pas aux chutes ? Jésus fait le même parcours que son peuple, au désert, pendant l’exode : « Le Seigneur Dieu t’a fait parcourir depuis 40 ans le désert afin de te mettre dans la pauvreté ; il t’éprouvait pour connaître ce qu’il y avait dans ton cœur, et savoir si tu allais, oui u non, observer ses commandements » (Dt 8,2). Courage donc.
La grâce obtenue en Jésus pèse plus lourd que le péché.
C’est ainsi que ce premier dimanche de Carême nous place devant le drame qui affecte toute notre existence : le péché, acte de rupture de l’homme vis-à-vis d’un Dieu aimant et bon.
Le récit de la Genèse qui nous est rapporté dans la première lecture nous remet devant les yeux le premier refus de l’homme par rapport à Dieu. Au cœur de la relation entre Dieu et l’homme, vient s’immiscer le fameux « serpent », le diable, le Satan, comme il sera désigné ailleurs. Accusant Dieu d’hypocrisie et de volonté de puissance qui voudrait étouffer en Adam le désir de communier à la vie divine, il propose à celui-ci de réaliser ce désir mais sans Dieu. Il lui propose de devenir Dieu par ses propres forces, sans l’aide de la grâce divine, en étant à lui-même sa propre loi. Pur mensonge qui ne pourra en fait qu’entraîner l’homme sur un chemin de mort puisqu’avant même de s’y engager il se sera coupé de la source de la Vie.
Quand nous prétendons nous suffire à nous-mêmes, quand nous voulons nous donner à nous mêmes notre ligne de conduite, c’est alors que nous faisons l’amère expérience de notre fragilité. Bref, nos yeux s’ouvrent sur notre nudité, nous qui pensions vêtus de force et d’invulnérabilité. Cette expérience de la faute peut ouvrir nos yeux, comme elle peut causer désespoir quant à la sortie de l’impasse. Seul l’amour ouvre les yeux sans conduire au désespoir car il montre qu’une vie nouvelle est possible. C’est pourquoi nous allons nous confesser, non par peur du châtiment, mais parce que nous nous savons aimés par Dieu qui nous précède. Dans cette optique, la 2ème lecture nous rassure parce que la vie nouvelle en Jésus pèse plus lourd que le péché du monde et la mort qui en est le salaire. Comment lors désespérer de moi, des autres, du monde ?
« Puisqu’il est avec nous dans nos jours de faiblesses, n’espérons pas tenir debout sans l’appeler, tendons la main, crions vers lui notre détresse, reconnaissons sur le chemin, celui qui brûle nos péchés ». (Hymne des Laudes, 1er et 3ème Vendredi, Temps Ordinaire). Qu’il est beau de le chanter, d’y croire, de le vivre.
Dans l’évangile, nous retrouvons le tentateur dans le désert mais cette fois auprès de Jésus. Ce dernier vient d’être baptisé et le Père l’a confirmé dans sa filiation divine : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour». Par trois fois, Satan va essayer de reproduire la tactique mensongère qui avait si bien fonctionné avec Adam et Eve (Cf. la 1ère lecture). A trois reprises, il porte son attaque sur la relation de Jésus à son Père.
Tentation contre l’espérance.
On demande à Dieu de supprimer tout ce qui ous fait souffrir, comme la faim pris en exemple. Tout d’abord, il propose à Jésus de subvenir à ses propres besoins, le poussant implicitement à se soustraire à sa dépendance confiante envers son Père : «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.» Mais Jésus répond : «Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» Jésus traverse victorieusement l’épreuve. Il confesse que la vie véritable se trouve en Dieu et ne tombe pas dans la défiance vis à vis de la Promesse de son Père. Il garde confiance en lui et en son action providentielle car il sait que son Père est fidèle. Au désert, le peuple d’Israël avait succombé à cette tentation en s’appropriant la manne et en la thésaurisant de peur d’en manquer. Pourtant Dieu avait bien demandé de n’en ramasser que le nécessaire pour chaque jour. Mais si Dieu reprenait ses dons ? S’il ne tenait pas parole ? Un tien mieux que deux tu l’auras. Combien de fois ne nous sommes-nous pas laissés induire dans cette tentation de la défiance par rapport à notre Père ! Jésus nous redit dans cet évangile que le Père est fidèle à sa Promesse et que ses dons sont sans repentance.
L’épreuve de la foi.
Israël a toujours demandé des miracles dans le désert. On voudrait alors que Dieu soit plus évident. Satan veut pousser Jésus à obliger le Père à intervenir en sa faveur, ce qui implicitement manifesterait une mise en doute par Jésus de la vérité de la relation qui l’unit à son Père. Jésus ne péchera pas. Il ne mettra pas Dieu en demeure d’opérer un miracle en sa faveur. Jésus nous ramène ici à l’humilité devant Dieu. Je n’ai rien à exiger de lui. Non pas parce qu’il ferait tout ce qu’il veut sans tenir compte de ma personne mais parce qu’il fait tout ce qu’il veut, certes cela est bien vrai, mais en me donnant tout : «Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?» Là encore, séquelle du péché originel que de croire que Dieu se garderait pour lui seul quelque chose dont il me priverait. Or Dieu dit à Adam : « Tu peux manger de tous les arbres du Jardin ». Mensonge donc que les paroles du serpent qui dit à Eve « alors Dieu a dit que vous ne pouviez pas manger de tous les arbres du Jardin ». Dieu n’est pas un rival jaloux. Dès le commencement, il nous a tout donné. C’est le serpent qui depuis les origines ne cesse de nous murmurer l’inverse.
L’épreuve l’amour.
Alors, n’y tenant plus, le démon découvre ses véritables motivations, conduire à l’adorer servilement en détournant de la véritable adoration qui revient à Dieu seul en tant qu’il est la source de tout bien, expression la plus haute de la filiation par rapport à Dieu. C’est l’épreuve de l’amour. Israël y a succombé en abandonnant l’Alliance pour se tourner vers les idoles. Nous nous trouvons ici devant la tentation suprême du péché contre Dieu, du reniement de Dieu pour suivre des faux dieux qui pourraient procurer la puissance. C’est devant ces forces ambiguës que le Messie devrait se prosterner pour s’emparer d’un pouvoir alors que tout lui a été remis par le Père !
Derrière le summum de cette dernière tentation, se profile déjà la montagne du rendez-vous pascal et l’universel pouvoir du Christ. Sur cette montagne, Jésus se révèlera pleinement Fils en s’abandonnant dans une confiance absolue entre les mains du Père. Et le Père pourra alors manifester pleinement sa paternité en le ressuscitant. Cette victoire de la vie sur la mort et sur le péché par l’abandon confiant du nouvel Adam entre les mains du Père est ici anticipée par Jésus. Le 1er Adam s’était élevé en oubliant que sa dignité de créature «à l’image» de Dieu signifiait non pas égalité ou identité mais relation à Dieu, ce qui le conduisit à sa perte. Au contraire, le Christ Jésus, second Adam, ne prenant pas prétexte de sa conformité avec Dieu, s’est abaissé et il a été exalté nous restaurant dans notre relation de fils avec notre Père du ciel (Cf. Ph 2, 6-11).
La liturgie de ce premier dimanche de carême nous remet donc devant la racine de tout péché : la volonté d’autonomie qui est refus de cette dépendance filiale selon laquelle nous avons été créés et qui seule est capable de nous combler puisqu’elle nous garde orientés vers celui qui est la source de tout bien. Nous sommes invités à faire le point sur nos comportements, sur les finalités que nous nous fixons au quotidien dans tel ou tel projet et les moyens que nous choisissons pour les rejoindre. La question fondamentale à nous poser pourrait être celle-ci : quelle est la place de Dieu dans tout cela ? La tentation se reconnaît à ce qu’elle nous conduit toujours à mettre en doute la bonté, la providence, la miséricorde de Dieu à notre égard et nous amène nécessairement à mettre en question notre relation de dépendance filiale vis-à-vis de lui. Les chemins pour y arriver peuvent être divers. La peur et la défiance vis-à-vis de notre Père céleste sont ceux sur lesquels le tentateur nous conduit le plus souvent.
«Père tout-puissant, puissions-nous durant ce temps de carême progresser dans la connaissance de ton Fils en qui nous découvrons ton vrai visage. Nous pourrons alors nous détourner de toutes ses idoles devant qui nous nous prosternons intérieurement et nous ouvrir à la lumière de ta résurrection qui seule est capable de nous transformer et nous permettre de communier à ta vie divine».